Les demandes de chômage partiel pour faire face au coronavirus explosent. Selon le dernier décompte du ministère du Travail, 220.000 entreprises ont fait une demande. Au total, 2,2 millions de salariés sont concernés, dont 600.000 supplémentaires rien que sur la journée de vendredi. De nombreux secteurs sont désormais touchés et c'est loin d'être fini.
Si les demandes ont augmenté vendredi dernier, l'explication est d'abord technique, reconnait-on au ministère. La plateforme n'était pas, au départ, paramétrée pour recevoir autant de demandes, mais cette accélération est aussi due à une dégradation économique qui s'étend.
Dans un premier temps, certaines entreprises ont été obligées de fermer leurs portes pour respecter les mesures de confinement et endiguer l'épidémie de coronavirus. Les secteurs de l'hôtellerie, la restauration, les commerces considérés comme non essentiels à la vie de la nation tels que les fleuristes ou les coiffeurs ont été parmi les premiers concernés. Il y a aussi eu des soucis dans la mise en place de la mesure : les boulangeries par exemple étaient, dans un premier temps temps, exclues du dispositif...
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Et désormais, même ceux qui peuvent ouvrir commencent à demander le chômage partiel, comme de nombreux garagistes, qui ont très peu de clients... "Les demandes (de chômage partiel) qu'il y a pour l'instant, ce n'est rien par rapport à ce qu'il va y avoir", explique Alain Griset, président de l'U2P, l'Union des Entreprises de Proximité.
Les grandes entreprises commencent à s'y mettre
"En gros, il y a trois millions d'entreprises aujourd'hui. Un million et demi ont des salariés et sur ce nombre, environ 80% ont peu ou pas d'activité. On peut imaginer qu'on va dépasser le million de demandes. J'ai des collègues pâtissiers qui ont ouvert... mais les gens achètent moins", ajoute-t-il. "Il y en a un qui a 12-13 salariés, il va devoir en mettre 5 ou 6 en chômage partiel".
Jusqu'ici, les demandes émanent principalement de PME, mais une autre tendance se profile : le chômage partiel dans les grandes entreprises... En tout cas, pour une partie de leur effectif.