Emmanuel Macron a annoncé jeudi, en marge d'une visite à l'Institut Pasteur à Paris, sa décision d'augmenter de cinq milliards d'euros sur 10 ans le budget de la recherche en France.
Par ailleurs, 50 millions d'euros vont être débloqués dans le cadre du fonds d'urgence pour la recherche sur le coronavirus. Ils viendront s'ajouter aux 8 millions d'euros déjà débloqués pour la recherche sur le Covid-19.
"La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d'investir massivement pour le long terme. J'ai décidé d’augmenter de 5 milliards d'euros notre effort de recherche, effort inédit depuis la période de l’après-guerre", a annoncé le chef de l'Etat dans un tweet.
La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d'investir massivement pour le long terme. J'ai décidé d’augmenter de 5 milliards d'euros notre effort de recherche, effort inédit depuis la période de l’après-guerre.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 19, 2020
Cette annonce a été faite alors qu'Emmanuel Macron rencontrait les chercheurs de l'Institut Pasteur, et de l'Inserm, "en première ligne de la lutte contre le coronavirus depuis les premiers jours de la crise", selon l'Elysée. "On a trois priorités de recherche: les tests (...), les traitements (...) et le vaccin", a-t-il expliqué, en discutant avec les chercheurs. Présente sur place, la ministre de la Recherche Frédérique Vidal a expliqué que le "réinvestissement massif" de 5 milliards d'euros allait s'ajouter aux 15 milliards d'euros déjà prévus, ce qui "fait une augmentation de 25%".
La recherche "souffre d'un désinvestissement chronique depuis plus de 30 ans"
Cet effort sur dix ans se fera "dans le cadre de la loi de programmation pluriannuelle" sur la recherche ("LPPR") en cours de préparation, a précisé l'Elysée. Il comprendra une "première marche à 400 millions d'euros", qui seront ajoutés au budget de la recherche dès 2021, a précisé la ministre.
L'effort "se traduira notamment par une nouvelle augmentation du budget de l’Agence nationale de la recherche (ANR, un milliard d'euros supplémentaires, NDLR), une revalorisation substantielle des carrières, la création de nouvelles chaires de professeurs juniors et une amélioration de l’efficacité de notre système de recherche", a précisé l'Elysée.
Sur les 5 milliards d'euros, au moins un milliard d'euros seront consacrés à l'ensemble du secteur de la recherche en santé globale.
"Le gouvernement et le président de la République ont fait ce choix définitif de réinvestir massivement dans la recherche", qui "souffre d'un désinvestissement chronique depuis plus de 30 ans, ce qui met la France dans une position fragile", a souligné dans la matinée Mme Vidal, lors d'un point presse téléphonique.
Interrogé sur la future LPPR, qui depuis début janvier cristallise les inquiétudes dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche, le ministère a répondu que "dans les prochaines semaines, le temps ne sera pas à l’examen de grands projets de loi", d'où la décision d'annoncer "sans attendre" ce plan de relance. Mais "en parallèle, le travail de transformation se poursuivra, et au sortir de la crise sanitaire, nous ferons le point avec pour objectif d’identifier le vecteur juridique adapté pour mettre en œuvre ces transformations dans les meilleurs délais. Cela prendra vraisemblablement la forme d’une loi de programmation, en plus des lois de finances annuelles", a-t-on précisé au ministère.