C'est une bonne manière de s'évader à peu de frais en temps de confinement face au coronavirus : se perdre sur Internet à la recherche de nouvelles destinations, parcourir les sites des agences de voyage, se promener sur les guides de voyage en ligne. Faut-il pour autant franchir le pas et réserver un séjour pour juillet et août, alors qu'on ne sait que très peu de choses sur le déconfinement ? Oui, selon Didier Arino, directeur général associé du cabinet Protourisme et invité d'Europe 1 jeudi matin. "On peut déjà commencer à préparer ses vacances d'été", affirme-t-il au micro de Matthieu Belliard.
"Ça va être très compliqué de prévoir un voyage à l'étranger", nuance toutefois Didier Arino. "Aujourd'hui, la plupart des vols sont à l'arrêt. Les compagnies prévoient 50% du trafic, uniquement dans cinq mois (en septembre et donc après la saison touristique, NDLR). Et puis "on ne sait pas quelles seront les conditions d'ouverture des pays aux Français", ajoute le spécialiste.
Plus d'étrangers en France ?
Pour toutes ces raisons, "il est souhaitable, préférable et solidaire de prévoir des vacances en France", assure Didier Arino, qui fait la promotion d'un pays qui "recèle de fantastiques merveilles", du pays basque à la côte de granit rose, en passant par la côte occitane.
L'argument en faveur de vacances en France est aussi économique : "On n'aura pas ou peu des 17 millions d'étrangers venus en France l'an passé. Les 9 millions de Français qui partent chaque année à l'étranger en été resteront en France, et le secteur du tourisme en a bien besoin", estime le responsable de Protourisme, qui évalue le coût d'un confinement à "plus de 10 milliards d'euros" pour le secteur du tourisme, qui représente environ 7% du Produit intérieur brut (PIB).
"Sur les trois premières semaines d'août, la période la plus chargée, il est préférable de réserver dès maintenant ses vacances", poursuit Didier Arino. "Il y a bon nombre de destinations qui ont d'énormes disponibilités parce que les gens ne réservaient pas ces dernières semaines." Le professionnel du tourisme conseille également "de réserver auprès de professionnels qui proposent des formules d'annulation sans frais en prenant des assurances" pour éviter les mauvaises surprises.
Vers moins de "petits prix"
Dans tous les cas, l'ère de "la recherche systématique du petits prix à l'autre bout du monde" arrive à son terme : "Il est important de favoriser le développement des territoires, d'un tourisme beaucoup plus durable", avance Didier Arino. "C'est dans ces moments-là qu'on voit l'importance de faire travailler les réseaux traditionnels, comme des agences de voyage."
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En attendant, le secteur du tourisme est complètement dans le flou, alors que le confinement sera prolongé après mardi. "A minima, il serait souhaitable de savoir à partir de quand les établissements vont rouvrir", espère malgré tout le spécialiste du tourisme. "On n'ouvre pas un village de vacances ou un camping en 24 heures." Confinement ou pas.