Beaucoup ne savent pas quoi faire si un cas positif se déclare au sein de leur équipe. Alors que la France compte désormais plusieurs foyers épidémiques (l'Oise, la Haute-Savoie, le Morbihan, et Mulhouse) de coronavirus, la confédération des petites et moyennes entreprises pointe l'inquiétude de certains patrons de PME. Si 46% d'entre eux ont d'ores et déjà mis en place des mesures de protection pour leurs équipes, beaucoup estiment ne pas être assez informés de la marche à suivre en cas d'infection.
Le flou sur la marche à suivre si un employé est positif
Un manque d'informations qui se fait sentir même dans les "clusters" français, comme dans le Morbihan, où 13 cas ont été recensés. Philippe est à la tête d'une PME de 25 personnes dans le secteur de la pêche, et il n'a aucune idée de ce qu'il doit faire si l'un de ses employés est testé positif. "On ne sait pas si on doit fermer l'entreprise, si on doit mettre l'intégralité du personnel en quarantaine... On n'a aucune consigne", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Un mail d'informations avec la conduite à tenir et une liste des différents cas envisageables aurait certainement aidé les patrons de PME a passé de meilleures nuits".
"Je suis allée chercher moi-même l'information, personne ne m'a contactée"
Une situation qui se retrouve également dans le salon de coiffure de Servane situé à Crépy-en-Valois, dans l'Oise, le département le plus touché de France par le coronavirus avec 64 cas. Mais au contraire de Philippe, elle a décidé de prendre les devants. "Je suis allée chercher moi-même l'information, personne ne m'a contactée. J'ai même composé le 0800 130 000 [le numéro vert sur le Covid-19, accessible 24h/24, ndlr] pour être sûre de ne pas me tromper", explique la coiffeuse.
Faute d'avoir reçu des consignes spécifiques pour les chefs d'entreprise, Servane a renforcé les mesures d’hygiène dans son salon : "on nettoie les tablettes encore plus", souffle-t-elle. Et si l'une de ses "collaboratrices" contracte le Covid-19, la patronne sait déjà ce qu'elle va faire. "Si je n'ai pas de symptômes, je n'irais pas me faire dépister, je continuerais à prendre des précautions et à travailler."