C'est un des secteurs qui risque de durement pâtir des mesures de restriction : l'intérim. Deux millions et demi de travailleurs remplissent des missions ponctuelles dont beaucoup ne sont pas réalisables en télétravail. Le confinement est donc un coup dur pour ces intérimaires souvent précaires qui subissent de plein fouet la baisse d'activité due au coronavirus.
Depuis début mars, les agences de travail temporaire tournent au ralenti. Leur taux d'activité a d'ailleurs baissé de 60%, parfois même de 90%, confie à demi-mot un très gros acteur du secteur, qui se dit extrêmement inquiet.
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"Il y a deux poids deux mesures"
Certains sont plus impactés que d'autres. Dans le commerce de détail, ou encore dans l'hôtellerie restauration, l'activité est quasiment à l'arrêt. Pour André Fadda de la CGT Intérim, un grand nombre de travailleurs temporaires, déjà en situation de précarité, vont se retrouver en grande difficulté.
"Il y a des contrats qui s'arrêtent. S'ils n'ont pas acquis assez de droits au chômage, ils vont se retrouver le bec dans l'eau", déplore-t-il, pointant du doigt qu'un certain nombre ne bénéficient pas de mesures de chômage partiel. "Les intérimaires constatent malheureusement qu'il y a deux poids deux mesures et pour eux la situation est encore plus dramatique", ajoute-t-il.
Certains secteurs d'activité tirent néanmoins leur épingle du jeu, comme le commerce et la distribution où la demande s'est accentuée ces dernières semaines. Mais le nombre d'intérimaires mobilisés pour faire face à l'afflux de commandes en ligne ou encore pour remplacer les salariés qui ont usé de leur droit de retrait ne compense pas la baisse générale des missions d'interim.