"Dans un horizon de deux ans, la France retrouvera son niveau d'avant la crise !" Voilà la promesse faite par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire au micro du Grand Rendez-vous Europe 1 - Cnews - Les Echos dimanche, trois jours après la présentation du plan de relance de 100 milliards d'euros. Mais d'ici 2022, le locataire de Bercy le reconnaît, les temps risquent d'être compliqués pour les entreprises. Faute de perspectives de chiffre d'affaires, "elles vont se dire qu'elles sont obligées de réduire leurs effectifs. Par conséquent, nous nous attendons dans les semaines et les mois qui viennent à un nombre de licenciements élevés et à des faillites."
Une volonté de ne pas licencier immédiatement dans certaines entreprises
Pourtant, si des plans sociaux sont bien en cours de négociation, comme chez TUI France ou Conforama, "aujourd'hui, il n'y a pas de vagues de licenciements qui arrivent dans les cabinets d'avocats", explique au micro d'Europe 1 Deborah David, avocate chez De Gaulle-Fleurance. "Beaucoup d'entreprises appellent pour connaître les procédures et ce qu'elles pourraient éventuellement mettre en place pour absorber les effets de la crise. Mais ce sont plus des informations qu'elles sollicitent pour plus tard."
Des informations qui traduisent une volonté de ne pas en venir à des licenciements selon les avocats, puisque les demandes portent plus sur l'aspect financier, comme le réaménagement de la dette, ou sur les outils qu'il est possible de mettre en place pour garder ses effectifs, notamment l'activité partielle de longue durée. Il n'y a que les entreprises étrangères, et surtout américaines, qui évoquent tout de suite la piste des licenciements.
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Mais la vague va finir par arriver
Pour autant, la vague des plans sociaux va bien finir par s'abattre sur la France. Alors que l'on entre dans la période citée plus haut par le ministre de l'Économie, où les entreprises préparent leurs projets pour 2021, certaines vont se rendre à l'évidence : elles ne pourront pas rattraper le chiffre d'affaires perdu à cause du coronavirus. "Quand vous anticipez -50% sur votre chiffre d'affaires, il n'y a pas 36 solutions", glisse au micro d'Europe 1 les spécialistes. Alors, en attendant l'arrivée de la vague, ils se préparent à faire face à un afflux de demandes.
Mais ils ne sont pas les seuls : le gouvernement anticipe lui aussi une succession de mauvaises nouvelles pour l'économie française. Et si Bruno Le Maire affirmait fin août que Bercy "va faire le maximum pour sauver tout le monde", son ministère est sur le pied de guerre. Preuve en est, le comité interministériel de restructuration industrielle et la délégation interministérielle aux restructurations d'entreprises, deux équipes à la pointe sur ces sujets, ont vu leurs moyens renforcés ces dernières semaines.