Les commerçants sont en difficulté depuis le début de la crise du coronavirus. Photo d'illustration 0:56
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Antoine Terrel avec Mélina Facchin , modifié à
La mise en place d'un couvre-feu renforcé dans quinze départements est une nouvelle contrainte pour les commerçants et les restaurateurs, déjà très impactés par les restrictions mises en place depuis le début de l'épidémie de coronavirus, notamment pour les restaurants qui misent sur la vente à emporter. 
REPORTAGE

C'est un nouveau coup dur pour des commerçants déjà bien éprouvés par l'épidémie de coronavirus. Samedi, dans quinze départements de la partie Est de la France, un couvre-feu avancé de 20 heures à 18 heures locales entre en vigueur pour faire face à des chiffres épidémiologiques inquiétants et éviter une nouvelle flambée de l'épidémie. Une décision qui risque de fragiliser encore un peu plus notamment les restaurateurs qui tentent actuellement de limiter la casse grâce à la vente à emporter. 

"C'est une vraie contrainte", regrette Yacine Aberkane, patron de pizzeria dans le centre de Nancy, qui misait beaucoup sur le 'click and collect'. "En vente à emporter, on travaille de 18 à 20 heures. On a un pic à partir de 19 heures, mais là, malheureusement, les gens ne pourront pas venir", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "Ça sera un manque à gagner", anticipe-t-il, fataliste, "on a une part de 'click and collect' qui est de l'ordre de 20%".

"Il faudra s'adapter à partir de la semaine prochaine pour encore mettre plus de personnel en chômage partiel", dit-il encore, confiant toutefois vouloir "rester plutôt optimiste et se dire qu'on travaille quand même en livraison, ce qui permet de limiter la casse". 

Une mesure "totalement inefficace"

Artisan-boulanger à Nice, Frédéric Roy, lui, dénonce "une erreur stratégique de la part du gouvernement", ainsi qu'une mesure "totalement inefficace". "Lundi, qu'est-ce qu'il va se passer ?", interroge-t-il. "On est près de 350.000 habitants et le nombre de personnes qui circulent sur une période de 12 heures, on va le faire circuler sur une période de dix heures. Je n'ose même pas imaginer les transports en commun à 17h30 lundi."

Ce commerçant déplore le manque de clarté du gouvernement, qui n'a "pas de plan", ainsi que l'absence de précision quant à une potentielle date de fin de ce couvre-feu renforcé. "On reste dans le flou", regrette-t-il. 

Enfin, Frédéric Roy dénonce une absence de cohérence dans les décisions prises. "On a trois points qui sont dangereux où le virus circule énormément : les écoles, les transports en commun et la grande distribution. Pourquoi aucun de ces trois organes-là ne sera fermé lundi ?", interroge-t-il.