Le gouvernement français prévoit un recul de 8% du produit intérieur brut en France en 2020, a annoncé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, tandis que le déficit et la dette se creuseront encore plus qu'anticipé. "Nous aurons une prévision de croissance qui sera fixée à -8% pour le projet de loi finance rectificative", qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, a déclaré sur RMC/BFMTV le ministre, au lendemain de l'annonce de la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai.
Le plan d'urgence encore relevé
Au même moment, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin indiquait qu'en conséquence, le déficit public se creuserait plus que prévu, à environ 9% du PIB tandis que la dette augmenterait à 115%. "Chaque jour, chaque semaine de confinement (...) fait effectivement aggraver les finances publiques", a affirmé Gérald Darmanin sur France Info.
Il y a moins d'une semaine, les deux ministres dévoilaient déjà des prévisions historiquement mauvaises pour l'économie française cette année, conséquence de la quasi mise à l'arrêt de l'économie et d'un plan d'urgence plus que doublé à 100 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et les salariés. Ils prévoyaient une contraction du PIB de 6%, un déficit public de 7,6% et une dette de 112%.
Le plan d'urgence est désormais relevé, avec notamment une augmentation du budget consacré au chômage partiel, estimé désormais à 24 milliards d'euros contre 20 milliards précédemment. Le fonds de solidarité dédié aux très petites entreprises et aux indépendants est lui doté de 1 milliard d'euros supplémentaire, soit 7 milliards au total.
Les chiffres pourraient encore être revus
Au-delà du maintien des 1.500 euros pour les entreprises ayant une chute de plus de 50% de leur chiffre d'affaires, le "deuxième étage" du dispositif "va être porté de 2.000 à 5.000 euros" pour les entreprises menacées de faillite, a déclaré Bruno Le Maire. "On n'est pas arrivé à la fin de cette crise du Covid-19. Les chiffres que je vous donne et que donne le ministre de l'Economie, sont indicatifs", a toutefois précisé M. Darmanin.
Il a jugé "tout à fait possible" qu'ils soient encore revus, car "nous ne connaissons pas exactement la fin du confinement, même si on a un objectif donné par le président de la République, (et) on ne connait pas exactement la façon dont on va déconfiner", a-t-il ajouté.
Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé le prolongement du confinement jusqu'au 11 mai, et évoqué un déconfinement progressif après cette date, avec notamment la réouverture des écoles et la reprise d'une activité économique.