On attendait avec impatience sa réaction. Pierre-Eric Pommellet, le PDG de Naval Group, l'entreprise française qui devait fournir des sous-marins à l'Australie, est sorti de son silence à l'occasion d'une interview dans le "Figaro". Le dirigeant y dénonce une décision "d'une brutalité inouïe" à laquelle l'entreprise ne s'attendait pas du tout.
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"Tous les voyants étaient au vert"
Chez Naval Group, on l'assure, "tous les voyants étaient au vert". Le fabricant des sous-marins le promet : il n'y avait pas de signes avant-coureurs. Personne ne lui a demandé par exemple de réfléchir à un plan B. Au contraire. Pierre-Eric Pommellet révèle même avoir reçu le matin même de l'annonce de l'arrêt du contrat un courrier stipulant que tout était prêt pour avancer sur ce dossier. " Nous avons reçu un courrier nous informant officiellement que le gouvernement australien avait accepté notre offre ainsi que les choix techniques qui auraient permis d'engager une nouvelle phase du programme", explique le dirigeant.
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Une décision "politique"
Tout se serait donc joué en quelques heures. Ce même mercredi 15 septembre, la direction de Naval Group a été invitée à une conférence audio en dernière minute avec le ministre de la Défense australien. C'est là qu'ils ont appris la nouvelle. "Nous étions sous le choc. Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe", explique Pierre Eric Pommellet qui parle d'une "décision politique" et compte bien faire payer les Australiens pour cet affront. "Nous sommes face à un client qui appliquera le contrat, et en tant qu'un industriel nous ferons valoir tous nos droits", promet-il.
Naval Group se dit touché, mais pas coulé. Le groupe assure que son carnet de commandes reste bien rempli.