Trouver un logement s'est transformé en parcours du combattant pour les Français modestes et les étudiants. Aujourd'hui, 900.000 d'entre eux bénéficient d'une garantie Visale, dispositif créé pour ceux qui ne peuvent pas avoir de garants au moment de la location d'un logement. Elisabeth Borne, qui décrit la crise du logement comme une "bombe sociale", souhaite en doubler le nombre de bénéficiaires, avec pour objectif deux millions de garanties Visale d'ici à 2027. Pour cela, la Première ministre veut assouplir les critères de cette aide précieuse, surtout pour les jeunes.
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Des propriétaires frileux
Pour Imane par exemple : ses parents n'avaient pas les moyens de se porter garants. Avec Visale, elle a trouvé un appartement en moins d'un mois, mais ça n'a pas été simple. "Pour la majorité des appartements que j'ai visitée, on m'a dit qu'il fallait un garant physique obligatoire. Il y a quand même pas mal de biens qui m'ont été refusés. Ce qui m'a d'ailleurs étonné parce que la garantie Visale est plus sérieuse que n'importe quel garant physique : c'est l'État et Action Logement qui s'engagent à payer les impayés de locataires", constate-t-elle.
Beaucoup de propriétaires restent frileux vis-à-vis de ce dispositif qu'ils ne connaissent pas forcément. Mais ceux qui l'ont essayé l'ont adopté. Pour Corinne Joly, présidente de Particulier à Particulier, c'est un bon dispositif mais qui présente des limites. "C'est mieux d'avoir Visale. Mais honnêtement, si vous arrivez et que vous êtes étudiant et que vous n'avez pas vos parents derrière vous, si vous êtes en face de candidats qui ont des garants avec de très bons revenus, ça va être très, très compliqué", confie la présidente.
Aujourd'hui, 15 % des locataires ont bénéficié de Visale pour obtenir un logement. Un chiffre qui devrait évoluer ces prochaines années avec l'assouplissement des conditions d'obtention.