Blé, farine, électricité... Les hausses se poursuivent et étouffent les boulangers. Au point que certains craignent de mettre la clé sous la porte très rapidement. Pourtant, la Première ministre Élisabeth Borne, accompagnée par son ministre de l'Économie Bruno Le Maire, a rappelé qu'une série de mesures étaient déjà en vigueur pour aider les professionnels du secteur, et que d'autres aides seront disponibles très rapidement.
Malgré tout, beaucoup de boulangers n'arrivent plus à joindre les deux bouts. La faute à un manque de connaissances des aides mises en place par l'État, estime l'exécutif. Selon Bruno Le Maire, seulement une cinquantaine de PME viennent demander au moins une aide accordée par le gouvernement, alors que l'on recense plus de 30.000 boulangers en France. Face à cette situation, le ministre de l'Économie a annoncé ce mardi envoyer une lettre à l'ensemble des propriétaires de boulangeries pour leur rappeler les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
Travailler avec les énergéticiens
Deuxième problème : les coûts de l'énergie. Malgré les différents dispositifs de soutien, certaines factures restent encore trop élevées. "Il faut vraiment qu'on ait un coup de main au niveau du gouvernement sur les énergéticiens", alerte au micro d'Europe 1, le président de la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie française (CNBPF), Dominique Anract.
"Quand votre facture est multipliée par 12, ce n'est pas possible. Une entreprise, elle n'est pas viable avec ce genre de prix, même avec toutes les aides du monde", poursuit-il. Pour remédier à ce problème, certains énergéticiens ont fait le déplacement jusqu'à Bercy et ont accepté de renégocier, sans frais, les contrats de boulanger qui auraient conclu des accords à des cours prohibitifs, uniquement si les prix baissent durablement.
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"Il peut disparaître"
Dernier obstacle enfin beaucoup de boulangers n'osent pas répercuter la hausse de leur facture sur les prix de vente. "On sait que même si un commerçant augmente ses prix de 3 à 5%, mais que ses factures sont multipliées par deux, alors il peut disparaître", juge Dominique Anract.
Alors, pour continuer d'alerter sur leur situation, les boulangers défileront le 23 janvier prochain à Paris, aux côtés des artisans et des restaurateurs, eux aussi touchés de plein fouet par les hausses des prix d'électricité et des matières premières.