La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a affirmé mardi au Parisien que les salariés pouvant télétravailler l'avaient fait "en moyenne" la semaine dernière un jour de plus que la semaine précédente, à la fin de laquelle le reconfinement avait commencé.
"En moyenne, ceux qui ont télétravaillé la semaine dernière l'ont fait à raison de 3,7 jours contre 2,7 jours la semaine d'avant. Au total, 45% des salariés" du secteur privé "ont fait du télétravail et 23% l'ont fait à 100% du temps", précise Elisabeth Borne, en citant les résultats d'un sondage Harris Interactive réalisé la semaine dernière pour son ministère.
"L'idée que les employeurs ne joueraient pas le jeu est très majoritairement fausse"
"Si l'on zoome sur les actifs qui disent pouvoir facilement télétravailler, 70% ont télétravaillé au moins partiellement" la semaine dernière et "45% l'ont fait à temps complet", ajoute Elisabeth Borne. "L'idée que les employeurs ne joueraient pas le jeu est donc très majoritairement fausse", en déduit-elle.
Mais, d'après le sondage, parmi les salariés qui ont travaillé à 100% en présentiel dans leur entreprise la semaine dernière, 15% indiquent que leur employeur ne les a pas autorisés à télétravailler, même partiellement, alors qu'ils estiment pouvoir réaliser à distance certaines de leurs tâches.
"Le télétravail à 100% n'est pas plébiscité par les salariés"
Rappelant que "la règle" posée par le gouvernement pour le reconfinement depuis le 30 octobre est que "toutes les activités qui sont télétravaillables doivent être télétravaillées à 100%", la ministre note qu'il a fallu une "semaine test", un "temps d'organisation" dans les entreprises "pour déterminer à quoi correspondent les activités télétravaillables, ce qui peut varier d'un poste de travail à l'autre".
Toutefois, "le télétravail à 100% n'est pas non plus plébiscité par les salariés, dont une partie n'a pas gardé un bon souvenir du confinement" du printemps, relève Elisabeth Borne. Son ministère a lancé mardi pour les salariés "en difficulté" des TPE et PME un numéro "d'écoute" (0 800 13 00 00) mobilisant "plus de 70 psychologues" 24 heures/24.
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De son côté, l'inspection du travail "continue de faire de la pédagogie, du conseil" et "s'assure que le dialogue social fonctionne" dans les entreprises, indique la ministre. "La semaine dernière, les équipes ont notamment observé un retard à l'allumage dans le secteur bancaire. J'ai donc échangé avec plusieurs dirigeants pour leur dire que la règle s'appliquait à tous et qu'il fallait la pousser au maximum", dit-elle. "Dans l'administration, il y a aussi eu besoin d'un délai de mise en place, mais la situation est en train de s'arranger", assure-t-elle.
Le sondage a été réalisé en ligne du 4 au 8 novembre auprès d'un échantillon de 2.049 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (parmi lesquels étaient représentés 1.100 actifs en emploi), selon la méthode des quotas.