Déconfinement : ce qui est prévu pour les commerces et les entreprises

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Les marchés de plein air et les halles couvertes pourront rouvrir dès le 11 mai. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le plan de déconfinement, présenté mardi par le Premier ministre Édouard Philippe, prévoit la réouverture dès le 11 mai et sous conditions de tous les marchés et commerces, sauf pour les cafés et les restaurants. Les entreprises sont elles incitées à maintenir le télétravail et l'activité partielle, mais aussi à encourager le port du masque. 

Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté mardi le plan de déconfinement progressif du pays, qui devrait démarrer à partir du 11 mai. Les commerces, fermés depuis le début du confinement, pourront alors rouvrir à certaines conditions. 

Les commerces et les marchés rouvriront dès le 11 mai

Tous les commerces, sauf les cafés et les restaurants, pourront rouvrir à compter du 11 mai mais avec des mesures de protection sanitaire, a annoncé Édouard Philippe. "Le port du masque grand public est recommandé pour les personnels et les clients lorsque les mesures de distanciation physique ne peuvent être garanties", a-t-il alors précisé. De plus, les commerçants pourront interdire l'accès à leur magasin aux personnes dépourvues de masque. 

Cette autorisation de réouverture concerne aussi les commerces non essentiels. S'il pourront à nouveau accueillir du public, ils devront eux aussi respecter ces impératifs sanitaires, en "limitant le nombre de personnes présentes en même temps dans le magasin et organisant les flux, afin de faire respecter la règle de la distance minimale d'un mètre par personne sans contact autour d'elle", selon le Premier ministre. 

Concernant les marchés de plein air et les halles couvertes, aujourd'hui fermés sauf exception, leur réouverture sera aussi possible dès le 11 mai. Ils "seront en général autorisés, sauf si les maires ou les préfets estiment qu'ils ne peuvent faire respecter les gestes barrières", a ainsi déclaré le Premier ministre. 

Lors de la fermeture, mi-mars, de toutes les activités non essentielles au fonctionnement du pays, les marchés alimentaires étaient d'abord restés ouverts, déclarés prioritaires comme les supermarchés pour nourrir les populations confinées. Mais le gouvernement les avait finalement tous fermés le 24 mars pour freiner la contagion, avant d'accorder des autorisations au cas par cas par dérogation. 

Certains centres commerciaux resteront fermés

Autre annonce : les activités des grands centres commerciaux ne pourront pas toutes reprendre. "L'ouverture des commerces comprendra une exception pour les centres commerciaux qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie et donc qui génère des déplacements et des contacts que nous ne voulons pas encourager", a détaillé le chef du gouvernement. 

Les préfets pourront également maintenir fermés les centres commerciaux de plus de 40.000 m2 pour éviter les mouvements de population. 

Décision ultérieure sur les cafés et les restaurants 

Comme annoncé ces derniers jours, le gouvernement prendra une décision sur les bars, cafés et restaurants fin mai, pour décider s’ils peuvent ouvrir après le 2 juin. Cette question fera partie de la deuxième phase du plan de déconfinement progressif, qui durera jusqu'à l'été. L'enjeu est crucial pour les restaurateurs, qui pourraient être nombreux à mettre la clé sous la porte en raison de la crise du coronavirus. 

Les entreprises incitées à favoriser le télétravail 

Si la plupart des commerces vont ouvrir à nouveau, le télétravail devrait rester la norme dans les entreprises qui peuvent le mettre en place. Édouard Philippe a ainsi "demandé avec insistance" aux entreprises de maintenir le télétravail "partout où c'est possible, au moins dans les trois prochaines semaines". L'objectif est ainsi d'éviter les déplacements, notamment dans les transports publics, où le port du masque sera désormais obligatoire à partir du 11 mai. Sur le télétravail, il n'y a pas "un avant et un après 11 mai", a-t-il résumé. 

Dans les cas où le télétravail n'est pas possible, le Premier ministre a encouragé "la pratique des horaires décalés dans l'entreprise". "Elle étalera les flux de salariés dans les transports et diminuera la présence simultanée des salariés dans un même espace de travail", a-t-il souligné. 

Le port du masque encouragé dans les entreprises 

Les entreprises qui ne peuvent pas mettre en place le télétravail devront elles s'adapter. Édouard Philippe les a appelées à porter "une attention particulière aux emplois du temps, aux gestes barrières, à l'aménagement des espaces de travail" et à recourir au port du masque "dès lors que les règles de distanciation ne pourront être garanties". Concernant les masques, il a ainsi invité "toutes les entreprises, quand leurs moyens le leur permettent, à veiller à équiper leurs salariés". 

"C'est une condition de la reprise. Les régions et l'État mettront en place un appui aux TPE et aux travailleurs indépendants, au-delà des initiatives déjà prises par certaines branches ou organisations professionnelles". Ces sujets liés à la santé et à la sécurité des salariés doivent faire l'objet d'une réunion avec les organisations syndicales et patronales jeudi. 

Le chômage partiel en place jusqu'au 1er juin

Alors que 10,8 millions de salariés sont au chômage partiel en France, ce dispositif restera répandu pendant la première partie de ce déconfinement progressif. "Le dispositif d'activité partielle, qui est un des plus généreux d'Europe, restera en place jusqu'au 1er juin", a ainsi annoncé le Premier ministre. "Il nous faudra ensuite l'adapter progressivement, afin d'accompagner la reprise d'activité si l'épidémie est maîtrisée", a-t-il poursuivi, assurant vouloir continuer "à protéger les personnes vulnérables et les secteurs professionnels qui demeureraient fermés".

Le chômage partiel, qui permet aux salariés de toucher 84% de leur rémunération nette, concerne actuellement plus d'un salarié du secteur privé sur deux.