Défense : «Il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte», prévient le gouverneur de la Banque de France

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a déclaré jeudi matin qu'il ne pouvait pas "y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte" pour financer l'industrie de défense. En cause notamment : le contexte économique et budgétaire difficile dans lequel se trouve la France.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a déclaré jeudi matin qu'il ne pouvait pas "y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte" pour financer l'industrie de défense dans le contexte économique et budgétaire dans lequel se trouve la France.
"Il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte. Il y a un effort légitime, mais il doit être mesuré, il doit être financé", a souligné le gouverneur sur BFM TV/RMC, alors qu'investisseurs et entreprises sont réunis jeudi au ministère de l'Économie pour réfléchir au financement de l'effort national de défense.
"Qui va payer à la fin ?"
"Je crois qu'il faut un effort de défense. Ce n'est pas à moi de décider de sa taille, mais il est légitime pour que l'Europe retrouve la maîtrise de son destin militaire mais aussi économique", a affirmé François Villeroy de Galhau. Or cet effort de défense décidé dans un contexte global de réarmement de l'Europe face à l'attitude de Donald Trump vis-à-vis de la guerre en Ukraine intervient au moment où la France cherche à réduire son déficit public.
Pour le gouverneur, la réunion de jeudi à Bercy répond à "une première question : 'qui va prêter au début aux industries de défense ?'". "Mais la question plus difficile qui viendra ensuite, qui est plus difficile, c'est : 'Qui va payer à la fin ?'", a poursuivi François Villeroy de Galhau.
La réduction du déficit public toujours en ligne de mire
"Et là la réponse est malheureusement claire, c'est forcément de la dépense publique : il n'y a que l'État qui puisse acheter le matériel militaire, ou payer la solde des militaires, etc", a souligné François Villeroy de Galhau, pour qui cette équation "pose de façon encore plus aiguë la question de la reprise de contrôle de nos finances publiques et de nos déficits".
Cette année, le gouvernement veut limiter le déficit public à 5,4% du PIB, contre environ 6% l'an dernier, et compte toujours le ramener en dessous de 3% en 2029, "malgré l'effort de défense accru", a indiqué le ministère de l'Économie mercredi.