L'audit qui sera publié jeudi par la Cour des comptes évalue à neuf milliards d'euros l'argent manquant pour permettre à la France de respecter ses engagements de réduction du déficit en 2017, affirme Le Canard Enchaîné dans son édition datée de mercredi. Selon l'hebdomadaire satirique, qui affirme avoir consulté le rapport de la Cour des comptes, le "trou" atteindrait même 17 milliards d'euros en 2018, en raison notamment de dépenses qui s'annoncent supérieures de 10 milliards d'euros à ce qui avait été prévu par l'ancien gouvernement.
Les prévisions budgétaires "insincères" de la fin du quinquennat Hollande. Le précédent gouvernement s'était engagé, en présentant son programme de stabilité début avril, à ramener le déficit public à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, puis à 2,3% en 2018. En 2016, le déficit s'est établi à 3,4% du PIB. "Des hauts fonctionnaires du Trésor et du Budget ont alerté les magistrats", précise Le Canard Enchaîné, qui indique que l'audit de la Cour des comptes qualifie d'"insincères" les prévisions budgétaires présentées à la fin du quinquennat Hollande.
Un déficit public évalué à 3,2% en 2017. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a refusé mardi de confirmer les chiffres de l'hebdomadaire. "Je recommande, même si c'est une lecture un peu plus aride, de lire le rapport de la Cour des comptes qui sortira jeudi pour avoir les chiffres exacts", a déclaré le ministre. Les chiffres repris par Le Canard Enchaîné confirment plusieurs estimations publiées ces derniers jours, évaluant le déficit public à 3,2% cette année, soit un dérapage de 8 à 9 milliards d'euros par rapport au cap des 2,8%.
Un tour de vis budgétaire en 2017 ? Durant la campagne électorale, Emmanuel Macron s'est lui engagé à ramener le déficit sous la barre des 3% cette année, ce qui impliquerait de trouver 4 à 5 milliards d'euros pour boucler le budget 2017. Le gouvernement, qui a commandé ce rapport à la Cour des comptes afin de disposer d'une publication "transparente", a multiplié ces dernières semaines les messages alarmistes, laissant présager un serrage de vis budgétaire en 2017 et un possible report de certaines réformes promises pour 2018. "Il faut que l'État, les collectivités locales, les dépenses sociales, chacun fasse un effort", a estimé Bruno le Maire.