La France doit être "responsable en termes de finances publiques" tout en assumant des "choix politiques" en faveur d'investissements d'"avenir", a déclaré jeudi Emmanuel Macron alors qu'un dérapage budgétaire menace la crédibilité du pays.
Faire des choix
"La France doit être claire : nous devons être responsables en termes de finances publiques et garder nos ancres", a dit le président français à son arrivée à un sommet sur l'énergie nucléaire à Bruxelles. Interrogé sur la difficulté d'investir simultanément dans cette énergie, la transition climatique, l'aide militaire à l'Ukraine, dans un contexte budgétaire très contraint, il a estimé qu'il fallait faire "des choix de finances publiques et des choix politiques".
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"On fait le choix d'investir sur l'avenir sur nos services publics, sur les grandes transitions", et "pour faire ces choix, on fait des réformes", a-t-il plaidé. "C'est pour ça qu'on a fait la réforme des retraites, qu'on fait la réforme de l'assurance chômage", a-t-il ajouté, estimant qu'il fallait "gagner la bataille de la réindustrialisaiton, du plein emploi et gagner la bataille des transitions".
Dans l'attente du verdict de l'Insee
Prié de dire s'il y aurait un nouveau tour de vis budgétaire dès cette année, après les dix milliards d'euros d'économies supplémentaires récemment décidés par l'exécutif, le chef de l'État n'a pas répondu. Emmanuel Macron a réuni mercredi ministres et responsables du camp présidentiel pour évoquer une situation budgétaire inquiétante. Il a semblé écarter la possibilité de présenter dans les prochains mois un projet de budget rectificatif, estimant qu'après l'État, les collectivités locales devaient "prendre leurs responsabilités", ainsi que les syndicats pour réduire la dépense sociale, selon un participant.
L'Insee rendra son verdict mardi, mais le gouvernement a déjà reconnu que le déficit public 2023 serait "significativement" supérieur aux 4,9% du PIB prévus. Selon des informations de presse, il pourrait atteindre 5,5-5,6%.