C’est la nouvelle marotte de Gabriel Attal pour enrayer le dérapage des finances publiques. Le Premier ministre veut "taxer les rentes". Pour ce faire, une task force qui réunit les différentes composantes de la majorité a été nommée pour travailler sur le sujet. Les conclusions seront rendues d'ici deux mois. En attendant, le projet du Premier ministre reste très abstrait, car la notion de rente est large. Si les loyers perçus par un propriétaire ou les dividendes d'un actionnaire sont des rentes, ces dernières sont déjà taxées pour la plupart.
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Viser les profils exceptionnels
"La notion de rente, c’est une notion très générale qui recouvre des réalités très diverses. Donc, il y a plusieurs notions de rente. Il y a déjà beaucoup de rentes qui sont déjà taxées comme les plus-values boursières ou les plus-values immobilières", explique au micro d'Europe 1, l’économiste Jacques Percebois.
Le gouvernement semble plutôt tendre à viser les profits exceptionnels, ceux de grandes entreprises profitant de circonstances extraordinaires ou ceux de leurs actionnaires. "On va aller chasser les produits de l’optimisation financière mal appropriée, issues des crises ou issues d’un accompagnement de l’État pendant la crise. Ça va être ça notre trajectoire. Ce n’est pas d’augmenter les impôts. Ce n’est pas non plus d’aller taxer l’épargne des Français", assure la députée Renaissance Nadia Hai, membre de la task force.
Le flop de la taxe sur les rentes des énergéticiens
Mais il y a un précédent peu flatteur pour l’exécutif : la taxe sur les rentes des énergéticiens. Cette dernière devait rapporter plus de 3 milliards d’euros en 2023. Elle n’a finalement généré que 300 millions d’euros de recettes fiscales.
Enfin, autres pistes étudiées par le gouvernement : reconduire la taxe sur les sociétés d’autoroutes. Le gouvernement pourrait aussi créer la taxe sur les rachats d’actions, évoquée par Emmanuel Macron au printemps dernier.