Michel Barnier a dit ce mardi espérer qu'une commission d'enquête dira "la vérité" sur le dérapage budgétaire, alors que le principe de la transformation de la commission des Finances en commission d'enquête sur ce dossier doit être acté la semaine prochaine.
"On a mal maîtrisé la sortie de crise" du Covid et de l'inflation, "et la réalité est aujourd'hui celle-là. D'ailleurs, vous avez proposé récemment une commission d'enquête qui devra déterminer les chiffres, les faits, la vérité et la dire aux Français", a déclaré devant l'Assemblée nationale le Premier ministre, en réponse à une question du député Éric Ciotti président du groupe Union des droites pour la République (UDR), allié du Rassemblement national (RN).
Un projet de budget responsable
"Cessez de nous donner des leçons et je les écoute toujours avec attention (...) à condition qu'on s'en tienne aux faits, aux chiffres, à la vérité", a-t-il aussi lancé à Éric Ciotti qui l'accusait d'être "devenu le Premier ministre rêvé du Nouveau Front populaire" en raison des hausses d'impôts programmées pour combler le déficit. Michel Barnier a dit avoir défendu un projet de budget pour 2025 "de responsabilité" comprenant 60 milliards d'euros d'économies, dont 40 milliards de réduction de dépenses et 20 milliards de hausses d'impôts.
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"Si nous laissons filer cette dette, et la crise qui ira avec, nous perdrons notre souveraineté", a-t-il prévenu. "Le gouvernement n'a pas envie et n'acceptera jamais que l'avenir de nos enfants soit décidé à Washington, à New York ou à Pékin", a-t-il ajouté.
Éric Ciotti avait annoncé la semaine dernière son souhait d'utiliser le "droit de tirage" de son groupe pour créer une commission d'enquête sur la "dérivée des finances publiques". Puis le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI) avait fait connaître son intention de solliciter pour cette "ComFi" des pouvoirs d'enquête sur le même sujet. Mardi, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale a décidé de "joindre les deux commissions d'enquête".