La Cour des comptes accuse le gouvernement de François Hollande d'"insincérité" dans sa construction du dernier budget. Le Premier ministre Edouard Philippe juge de son côté que les huit milliards d'euros de dépenses supplémentaires annoncés par les Sages de la rue Cambon, soit l'équivalent du budget de la Justice, placent la France dans une situation de "grande fragilité". Didier Migaud, président de la Cour des comptes, a déjà proposé toute une série de recommandations.
La pioche aux économies. D'abord des efforts à faire du côté des fonctionnaires avec le non remplacement d'un départ à la retraite sur deux et la limitation de la hausse de leur rémunération. Des économies seraient aussi à faire sur les retraites, avec moins d'avantages pour les régimes spéciaux et un rapprochement entre le secteur public et le privé. La Cour des comptes propose également de revoir à la baisse le montant et la durée des indemnités chômage.
Rien d'impossible. Le dérapage des dépenses publiques s'explique notamment en raison des cadeaux de fin de quinquennat. Jeudi, Edouard Philippe n'a pas hésité à noircir le tableau, dénonçant un dérapage "inacceptable" : "C’est comme si le gouvernement précédent avait construit un budget en oubliant celui de la Justice. C’est presque trois fois le budget de la culture", s'est-il indigné. Pour revenir à 3% du PIB, l'exécutif va falloir trouver entre 4 et 5 milliard d'euros. Un chiffre à la portée de Bercy néanmoins ; dans les couloirs de Bruxelles on parle même de l'"épaisseur du trait".
Le début de l'austérité ?L'exploitation politique que fait le Premier ministre du rapport de la Cour des comptes permet aussi au gouvernement de préparer les Français aux efforts à venir. Et ceux-ci ne se sont pas fait attendre : Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a déjà fait sienne l'une des propositions de la Cour : le gel du point d'indice des fonctionnaires.