Des députés de la majorité, Matthieu Orphelin en tête, proposent à l'occasion du projet de loi Pacte d'obliger les plus grandes entreprises à publier les écarts de salaires, Bruno Le Maire y étant "favorable", mais la droite s'y oppose.
Une publication obligatoire à partir de 1.000 salariés en France. Leur amendement, cosigné par 48 parlementaires dont Barbara Pompili et Joël Giraud, rapporteur général de la commission des Finances, "pose l'obligation pour les entreprises, de plus de 5.000 salariés dans le monde ou de 1.000 salariés en France, de publier dans leur rapport annuel un ratio mesurant l'écart entre la rémunération la plus haute et la rémunération médiane et de justifier les évolutions des écarts de salaires d'année en année".
Le Maire et Mahjoubi favorables à la transparence. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit "favorable" à cet amendement du projet de loi Pacte sur la croissance des entreprises, dont l'examen en commission spéciale en milieu de semaine. "J'y suis favorable parce que je considère que l'on doit faire preuve de transparence et je considère également qu'il est bon, dans une entreprise, que les écarts de salaires ne soient pas trop importants pour garder la cohésion au sein de l'entreprise", a-t-il affirmé jeudi sur France 2. "Je ne préjuge pas de ce que sera la décision du gouvernement, mais dans ma vie je me suis beaucoup battu pour ça", la transparence des salaires, a abondé le secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi vendredi sur LCI.
Jacob ne voit pas l'intérêt. Afficher les écarts de salaires "n'a aucun intérêt", a estimé pour sa part Christian Jacob, président du groupe Les Républicains de l'Assemblée, vendredi sur RTL. "J'avais cru comprendre que la loi Pacte c'était pour relancer l'économie, c'était pas de faire du populisme", a ajouté Christian Jacob, estimant que ledit amendement est une manière de "donner une caution de gauche à ce texte" Pacte et s'apparente à "une petite manœuvre politique".
Une promesse de campagne. Les députés LREM, dont plusieurs de sensibilité de gauche, soulignent que cet amendement répond à un engagement de campagne d'Emmanuel Macron, qui voulait faire "publier par les grandes entreprises un ratio d'équité mesurant l'écart de rémunération entre le dirigeant et les salariés."