Dette : le taux d'intérêt moyen de la France explose à 3,15% en 2023, au plus haut depuis 15 ans

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Selon l'Agence France Trésor, la France n'avait plus emprunté de l'argent aussi cher depuis 2008 et sa célèbre crise financière. Conséquence, la dette publique française a dépassé le seuil des 3.000 milliards d'euros, une première dans son histoire.

L'envolée des taux d'intérêt sur les marchés s'est traduite en France en 2023 par un taux d'intérêt moyen au plus haut depuis 2008, après la grande crise financière. La remontée des taux d'intérêt des Etats est la conséquence de la politique de la Banque centrale européenne, qui a massivement relevé ses taux directeurs depuis juillet 2022 afin de lutter contre l'inflation. Ce mouvement s'est répercuté sur les autres taux d'intérêt de l'économie, dont les taux d'emprunt des Etats.

La barre symbolique des 3.000 milliards franchie

Mais depuis un mois, beaucoup d'intervenants de marché sont convaincus que les banques centrales vont baisser leurs taux directeurs dans les premiers mois de l'année 2024, ce qui permettrait aux taux d'intérêt des Etats comme la France de reculer. En moyenne, et toute durée d'emprunt confondu, la France a emprunté en 2023 à 3,15%, a affirmé l'Agence France Trésor (AFT), l'organisme rattaché à Bercy chargé de placer la dette de la France sur les marchés financiers. Soit une moyenne bien plus haute qu'en 2022 (+1,04%) et qu'en 2021 où elle a même été négative (-0,28%).

En juin, l'ensemble des dettes de la France a dépassé les 3.000 milliards d'euros, une première. L'endettement représente près de 110% du Produit intérieur brut (PIB). Par conséquent, la charge de la dette, qui représente les intérêts que la France doit payer chaque année pour ses différents emprunts, a fortement augmenté depuis deux ans. Dans la présentation du budget 2024 du ministère de l'Économie et des Finances, elle représentait 51,7 milliards d'euros en 2023, mais devrait augmenter de 61 milliards d'ici 2026.

 

En 2008, le taux d'intérêt s'était élevé à 3,88% en moyenne. À la suite de la crise financière, les banques centrales avaient commencé à enclencher un processus de baisses de leur taux d'intérêt directeurs, afin de soutenir l'économie et les marchés. Ce mouvement s'était répercuté sur les autres taux d'intérêt de l'économie, dont les taux d'emprunt des États. La Banque centrale américaine, la plus influente, termine sa dernière réunion de l'année mercredi et la Banque centrale européenne se réunit jeudi.