Duralex va-t-il mettre la clé sous la porte ? Après plusieurs mois de difficultés financières, le verrier français a demandé son placement en redressement judiciaire. Le groupe sera fixé sur son sort ce mercredi. Les 230 employés espèrent qu’un repreneur sera trouvé. Parmi les raisons qui expliquent la situation de l’entreprise, l’inflation énergétique depuis deux ans, mais aussi, plus récemment, la concurrence internationale. Et Duralex est loin d’être un cas isolé.
Le photovoltaïque face à une crise inédite
En France, un autre secteur industriel est frappé de plein fouet par les difficultés financières : le photovoltaïque. La dernière fermeture en date est celle du fabricant de panneaux solaires Systovi, qui a définitivement mis la clé sous la porte la semaine dernière. Les entreprises de cette filière, de plus en plus rares, sont confrontées à la concurrence internationale.
Comme Duralex, elles peinent à rester compétitives, explique Denis Le Bossé, président du cabinet ARC, spécialiste du recouvrement. "Quand on va chez Ikea, on ne va pas acheter un verre Duralex. On va acheter un verre qui est produit au fin fond du monde et à des prix nettement inférieurs", prend-il en exemple. "Le cas Duralex n’est pas un cas particulier puisque l’industrie du photovoltaïque est aujourd’hui très impactée par la concurrence chinoise, et on peut s’attendre à des dépôts massifs dans l’industrie du photovoltaïque", estime le président du cabinet ARC.
Les défaillances d’entreprises ont augmenté de 10% au premier trimestre
Dans l’industrie française, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 10% au premier trimestre de l’année 2024, selon Altares, groupe expert de la data sur les entreprises. C'est certes deux fois moins vite que dans l'ensemble de l'économie, mais l’industrie est un secteur majeur pour l’emploi en France.
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La menace est donc très importante, rappelle Thierry Million, directeur des études d’Altares. "Nous avons des acteurs dans le meuble par exemple, comme Habitat, qui, lorsqu’ils ferment, mettent en difficulté tous les sous-traitants et fournisseurs avec lesquels ils travaillent. C’est l’effet domino : une faillite de grosse entreprise entraine souvent des défauts d’entreprises sous-traitantes", expose-t-il. Rien que pour l’enseigne Habitat, près de 400 emplois en ont directement fait les frais.