Droits de douane sur l'automobile : la taxe de trop venue des États-Unis ?
À partir de mercredi, Washington impose 25% de surtaxe sur les voitures étrangères. Une mesure qui frappe de plein fouet les constructeurs européens déjà fragilisés par la transition électrique et la concurrence chinoise. À la clé : des milliards de pertes et des milliers d’emplois menacés.
Le coup de grâce pour la filière automobile européenne ? À partir de mercredi, toutes les voitures fabriquées en dehors des États-Unis subiront 25% de taxes supplémentaires, ce qui entraînera une hausse inévitable sur le prix des véhicules ainsi qu'une baisse des ventes. Entre les investissements pour l'électrique et la concurrence chinoise qui grandit, cette nouvelle taxe pourrait être le coup de grâce pour l'industrie automobile européenne.
-30% de voitures importées d'Europe
-30%, ce n'est pas la ristourne à attendre chez un concessionnaire américain mais l'estimation du cabinet Kearney de la baisse du nombre de voitures importées d'Europe aux États-Unis, soit près de 200.000 véhicules qui ne sortiraient plus des lignes de production.
Des Volkswagen, Mercedes, BMW mais aussi des Jeep fabriquées en Italie. La France ne sera pas épargnée pour autant. La FIEV qui représente les équipementiers et sous-traitants rappelle qu'ils "fournissent largement les constructeurs allemands".
14 milliards de manque à gagner pour les constructeurs
Des conséquences massives et chiffrées par Sébastien Amichi, associé au cabinet Kearney. "Si on modélise l'impact de ces 25%, on est aujourd'hui dans le scénario le plus haut : à peu près 14 milliards d'euros de manque à gagner pour les constructeurs, un peu plus de 7 milliards pour les équipementiers et si on traduit en impact social, c'est un enjeu de 25 à 30.000 emplois qui pourraient être remis en question assez rapidement", détaille-t-il.
L'Association des constructeurs européens d’automobiles souligne que les États-Unis sont le premier client de l'Europe en termes de valeur, avec 25% des exportations de voitures.