Prix du gaz en hausse, explosion des factures d'électricité... Les entreprises françaises n'auront pas été épargnées en 2022. Résultat, des secteurs industriels entiers se retrouvent déstabilisés, à l'image du géant du verre Duralex. "Malheureusement, pour faire des verres, il faut consommer beaucoup de gaz et d'électricité".
Pour limiter la casse, l'entreprise a décidé d'éteindre ses fours cet hiver. L'État, conscient du risque casse sociale en cas d'arrêt prolongé des chaînes de production, a donc décidé d'agir. "J'annoncerai cet après-midi que l'Etat est au rendez-vous, et qu'on va faire un prêt de 15 millions d'euros pour accompagner Duralex", explique le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure.
"Passer l'hiver"
"Ces 15 millions vont leur permettre littéralement de passer l'hiver", poursuit-il. "Ce qui est dommage, c'est que l'entreprise était en train de se redresser. Donc Duralex gagnait de l'argent début 2022. Et ce choc énergétique a été un coup de frein dans une entreprise qui se relevait. Notre objectif maintenant, c'est d'accompagner ce redressement, passer l'hiver et s'assurer qu'on continuera pendant des années à regarder l'âge au fond des verres Duralex", reste optimiste le ministre délégué chargé de l'Industrie.
Mais le gouvernement ne souhaite pas se concentrer uniquement sur Duralex. Autre secteur particulièrement touché : les imprimeries. Confrontés à la crise du papier et de l'énergie, les imprimeurs ont vu leurs factures drastiquement augmentées. "La facture a été multipliée par 4 entre 2021 et 2022 pour l'imprimeur Maury, en passant de 5 à 20 millions d'euros en seulement un an", souligne Roland Lescure.
Jusqu'à 150 millions d'euros d'aide… Sous conditions
Pour éviter la fermeture de l'entreprise, l'État va débloquer une aide de 10 millions d'euros, "grâce au nouveau dispositif de l'État. Toutes les entreprises energo-intensives, c'est à dire qui consomment énormément d'énergie. Cette aide peut aller jusqu'à 50 millions d'euros, voire même, dans des cas très particuliers, d'entreprises exposées à la concurrence internationale, jusqu'à 150 millions d'euros."
"Mais pour toutes les autres entreprises, il y a un filet de sécurité extrêmement simple disponible sur Internet et dont l'aide peut aller jusqu'à 4 millions d'euros. Et pour Maury, effectivement, ce seront 12 millions d'euros au total. C'est à dire à peu près un tiers de la facture énergétique", conclut-il.