Détricoter l'État providence. C'est la volonté affichée de l'exécutif pour transformer en profondeur le modèle social de la France. Invité du 20H de TF1 mercredi soir, le Premier ministre, Gabriel Attal, a évoqué l'objectif de plein emploi en 2027 alors que le taux de chômage tourne autour de 7,5%. Et alors que le chef du gouvernement a annoncé qu'une nouvelle réforme de l'assurance chômage aurait lieu d'ici à l'automne, comment l'Hexagone se situe-t-il par rapport à ses principaux voisins européens ?
Son taux de chômage reste supérieur à la moyenne du continent. Seules l'Espagne et la Grèce font pire avec environ 10% de chômeurs. Pour le gouvernement, ces mauvaises performances ne sont pas sans lien avec notre système trop généreux. L'assurance chômage n'inciterait pas suffisamment au retour à l'emploi. Selon l'économiste Bertrand Martinot, c'est plutôt vrai en ce qui concerne la durée d'indemnisation maximale que Gabriel Attal veut raboter.
Une durée d'indemnisation de six mois au Royaume-Uni
"La France reste parmi les plus généreux avec les 18 mois. Avec 12 mois, on serait vraiment dans la moyenne. Certains pays vont plus loin comme aux Pays-Bas où cela peut atteindre 24 mois. Mais en Allemagne, c'est 12 mois et au Royaume-Uni, c'est six mois", indique l'expert. En revanche, Gabriel Attal semble moins enclin à baisser le niveau d'indemnisation. "La France est à peu près dans la moyenne européenne. Votre allocation nette s'élève à, à peu près, trois-quart de votre salaire antérieur".
Il y a, enfin, l'articulation entre la durée du travail et la durée d'indemnisation. Sur ce point, la France est très généreuse, car un mois de travail donne droit à un mois d'allocation. En Allemagne, il faut avoir travaillé 12 mois pour toucher un mois de chômage.