Les élus du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF ont voté mercredi en faveur du lancement d'une expertise externe sur le projet de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), a indiqué Philippe Page Le Merour, représentant du syndicat CGT au CCE, à l'agence Reuters. La demande d'expertise du CCE va de fait retarder l'avis de l'instance représentative du personnel sur le projet de fermeture de Fessenheim, que les syndicats contestent vivement.
Une décision au plus vite. Le gouvernement souhaite quant à lui que le conseil d'administration d'EDF se prononce sur ce dossier avant la fin de l'année. D'après une source interne à EDF de Reuters, le gouvernement craint de voir Fessenheim devenir un thème de la campagne présidentielle de 2017. L'Etat et EDF ont trouvé en août un accord sur les modalités d'indemnisation de l'électricien, portant au minimum sur 400 millions d'euros, qui ouvre la voie à la fermeture de la doyenne des centrales françaises. L'arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixée à l'horizon 2018.
"Une aberration économique". La réunion du CCE d'EDF s'est accompagnée mercredi d'un mouvement de grève à l'appel des quatre syndicats représentatifs de l'électricien public - CGT, CFE-CGC, CFDT et FO -, pour lesquels la fermeture de Fessenheim relève d'une logique purement politique. Pour les syndicats, cette fermeture ne passe pas. "On n'a pas exploré" toutes les conséquences "sur le réseau électrique français et les répercussions économiques et sociales", avait réagi la CGT, premier syndicat chez EDF, dès l'annonce de l'accord. Pour la CFE Energies, il s'agit d'une "aberration industrielle, économique, sociale et climatique". "Où est donc la cohérence d'un gouvernement qui se gargarise dans le même temps de refonder la filière nucléaire?", se demande la fédération mardi dans un communiqué. Selon EDF, ce mouvement de grève était suivi par 5,89% des salariés à la mi-journée.