2020 sera-t-elle l'année de l’accalmie, voire du retournement, sur le marché immobilier ? La situation devient intenable, notamment pour les jeunes. Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller communication de François Hollande, et candidat à la mairie de Paris l'affirmait sur Europe 1 il y a peu : "L'expression 'Monter à Paris' n'a plus aucun sens." Aujourd'hui, quand vous êtes jeunes, et que vous débarquez à Paris pour vos études ou un premier boulot, vous ne pouvez plus vous loger ou alors il faut s'endetter à vie.
Quand la Banque de France s'en mêle
Au point que la Banque de France est intervenue. Elle a demandé aux banques d'arrêter de surendetter les jeunes ménages qui se retrouvent avec des crédits sur 25 ou 30 ans et qui doivent consacrer plus du tiers de leur revenu à leur emprunt immobilier. On va voir si en coupant ainsi la pompe à finance, les prix vont arrêter de monter.
Le problème, c'est qu'en face, la demande immobilière reste très forte. Aujourd'hui, les emplois ne sont plus dans les usines mais au cœur des grandes villes. C'est ce qu’on appelle la "métropolisation" de l’économie. Mais les grandes villes ne peuvent pas loger tout le monde.
Des logements à moitié prix
De son côté, la Mairie de Paris va proposer des logements à 5.000 euros le mètre carré. Soit deux fois moins cher que le prix du marché. Elle promet de les livrer pour 2022. Derrière cette opportunité de logements à moitié prix, se cache le fait que l'on sera à "moitié propriétaire". En réalité, la Mairie restera propriétaire du foncier qui vous sera loué à un prix symbolique pour une durée de 99 ans. Donc, pour être propriétaire, vous n'avez à payer que pour les murs, le bâti. Ce qui explique des prix divisés par deux.
Toutes les initiatives, même les plus baroques, sont les bienvenues. Benjamin Griveaux, candidat à la mairie de Paris, promet lui aussi de faire des propositions audacieuses pour faire baisser le prix de l'immobilier en vue des élections municipales. Car la loi du marché ne fonctionne pas. Les classes moyennes sont expulsées des grandes villes, avec des conséquences sur la mixité, le vivre ensemble.
L'objectif est tout simple mais ô combien important : faire en sorte que ceux qui font tourner la ville c'est-à-dire les enseignants, les infirmières, les chauffeurs de bus et les jeunes puissent aussi s’y loger.