La baisse de 10 à 15% des factures d'électricité, promise pour février prochain partout et pour tous, pourrait bien être de l'histoire ancienne. Le gouvernement réfléchit à augmenter, le 1er février 2025, la taxe de consommation finale sur l'électricité (TICPE) dans des proportions plus importantes que ce qui était prévu. L'objectif affiché est d'augmenter les recettes fiscales pour combler le déficit de la France, mais cela ne serait pas sans conséquence sur les factures des Français.
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"C'est un sujet particulièrement sensible", met en garde le porte-parole d'une association de consommateurs. Alors que les prix de l'électricité ont augmenté de 40% ces deux dernières années, les Français attendaient de pied ferme une baisse de leur facture.
Une décision à l'encontre de la politique d'électrification prônée par le gouvernement
Mais, en proposant de relever la fiscalité sur l'électricité au-delà de ce qui était initialement prévu, le gouvernement risque de faire déchanter tous les clients, aussi bien ceux qui ont une offre au tarif réglementé que ceux avec une offre de marché. "Les clients qui verront une hausse sur la facture, sont ceux qui sont en offres de marché à prix fixe. Pour les clients au tarif réglementé de vente (TRV), ou sur une offre de marché indexée au TRV, la baisse de prix sera aussi moins importante", expose Sylvain Le Falher, co-fondateur d’HelloWatt, un conseiller énergie.
Pour Nicolas Goldberg, expert de l'énergie chez Columbus Consulting, cette décision irait surtout à l'encontre de la politique d'électrification que le gouvernement essaie de mettre en place. "Si vous taxez l'électricité alors que vous voulez inciter à sa consommation, vous envoyez un message contradictoire, quand bien même pour renflouer un peu les caisses de l'État", explique-t-il.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s'inquiète d'ailleurs du risque "d'aller trop loin". C'est le Parlement qui devra trancher au moment de l'examen du budget 2025, en fin de semaine.