Après la Covid, la crise énergétique, ou encore les grèves, les mauvaises nouvelles continuent pour l’économie française. Depuis le début des violences urbaines après la mort du jeune Nahel, ce sont au moins une dizaine de centres commerciaux et plus de 200 enseignes de la grande distribution qui ont été attaqués et pillés. 250 débits de tabac et 250 agences bancaires ont connu le même sort, selon un premier bilan présenté par Bercy samedi. La facture risque d'être salée : Ile-de-France Mobilités parle d'au moins 20 millions d'euros de dégâts pour les transports publics. Tous ces dégâts vont avoir un coût important.
100 millions d'euros dégâts à Marseille
D’abord, il y a les indemnisations que les assurances devraient verser. Après les cinq premières nuits d’émeutes, les autorités ont répertorié quelque 5.000 véhicules incendiés et près de 1.000 bâtiments brûlés ou dégradés. Sans oublier les dizaines de boutiques abîmées, comme à Marseille, rappelle Alain di Crescenzo, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie. "On sera vraisemblablement au-dessus des travaux et des dédommagements qui avaient été faits en 2005, qui était de l'ordre de 200 millions d'euros. Déjà, sur la seule ville de Marseille, on parle de 100 millions de dégâts", déplore-t-il au micro d'Europe 1.
L’État aussi pourrait être contraint de mettre la main à la poche. L’année dernière, il a été condamné à verser plus d’un million d’euros à la ville de Paris, par exemple, en réparation des dégâts commis lors des manifestations des gilets jaunes. Puis, ces émeutes créent également un manque à gagner pour la France, à un moment pourtant crucial de l’année, rappelle l’économiste Marc Touati. "En juillet 2022, les touristes étrangers seulement avaient dépensé 5,3 milliards d'euros", souligne le spécialiste. Selon la fédération des Entreprises du Voyage, au moins une réservation sur 10 a été annulée depuis le début des émeutes.