Le chef de l'État a formulé samedi au Salon de l'Agriculture l'objectif "qu'on puisse déboucher" sur "des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole", dans le cadre de la préparation d'une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l'alimentation.
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"L'objectif que je fixe aux travaux qui ont été lancés par le Premier ministre et ses ministres, et en particulier les travaux parlementaires, c'est qu'on puisse déboucher sur véritablement ces prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole et de ne pas céder à toutes les pratiques les plus prédatrices qui aujourd'hui sacrifient nos agriculteurs et leurs revenus", a déclaré Emmanuel Macron à la sortie d'un entretien avec les responsables des syndicats agricoles au tout début de la journée.
"On va au bout de la logique"
Ce "prix plancher" sera fondé sur l'indicateur de coût de production agricole sur lequel chaque filière agricole (volailles, lait, viande bovine...) a dû se mettre d'accord pour objectiver les coûts de production des agriculteurs. Il s'agit selon les syndicats d'un nouvel engagement qui irait au-delà du cadre législatif "Egalim" censé garantir la rémunération des producteurs, rehaussé à plusieurs reprises depuis 2018.
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Le 21 février, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé prévoir "d'ici l'été" de mettre sur pied un nouveau texte de loi pour améliorer la rémunération des agriculteurs. "Là on va au bout de la logique. On mettra en place un prix plancher par filière pour que le travail paie et que les agriculteurs ne soient pas obligés de vendre en dessous du coût de production moyen de la filière", ont souligné des conseillers de l'exécutif. "Poser le mot sur le concept de prix plancher est déjà une petite révolution", a salué auprès de l'AFP la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola. "Après, ce prix plancher va être construit par filière, du coup ça va être tiraillé entre producteurs et l'aval. On fera attention", a-t-elle ajouté.
Une source syndicale s'interroge de son côté sur la légalité d'un "prix plancher" qui revient à un prix minimum garanti.