Le patronat est encore sur un "hors-sujet" dans les négociations en cours sur l'emploi des seniors, a estimé mardi la numéro un de la CGT à quelques heures de la reprise des discussions. Organisations patronales et syndicales ont prévu de se retrouver à 10 heures mardi afin d'aborder l'ensemble de la dernière mouture du texte après une nouvelle séance de négociations "laborieuses" lundi. "Le patronat n'a pas vraiment compris l'objet de cette négociation" et "nous propose dans son projet d'accord de multiples façons de mieux licencier les seniors, donc on est encore sur un hors-sujet", a déclaré Sophie Binet.
La CGT veut sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu des seniors
"Ils veulent en cas de reconversion des salariés pouvoir les licencier sans payer d'indemnités de licenciement, ils veulent généraliser le congé de mobilité qui permet de licencier plus facilement les salariés" et "ils veulent aussi limiter le recours à la médecine du travail", a-t-elle énuméré. Pour lutter contre le chômage des seniors, la CGT propose de "sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu en matière d'emploi des seniors" et appelle à "aménager les conditions de travail et les fins de carrière avec un temps partiel seniors payé et cotisé temps plein."
>> LIRE AUSSI - Emploi des seniors : la dure réalité du chômage de longue durée
"Le problème c'est que sur tous ces dispositifs-là le patronat ne veut pas s'engager et accepte au mieux de les écrire en disant 'sous réserve de l'accord de l'employeur'. Avec ça, on n'ira pas loin", a estimé Sophie Binet. Dans ce contexte, "il va falloir que la séance d'aujourd'hui soit productive", faute de quoi le gouvernement reprendra la main et ses "intentions sont plutôt inquiétantes". "C'est d'ailleurs ça qui fait que le patronat n'est pas pressé de conclure un accord à nos conditions, parce que (...) le gouvernement lui a déjà promis monts et merveilles", a dénoncé la secrétaire générale de la CGT.