Linkedin, c'est un peu plus de 13 millions de profils en France. Ce réseau social professionnel permet de mettre en relation employeurs et travailleurs, avec possibilité pour ces derniers de mettre en valeur leurs diplômes et leur parcours. Pour cela, l'utilisateur peut piocher parmi les 26.000 compétences que lui propose Linkedin. Depuis lundi, une nouvelle compétence a été ajoutée : "fighting cancer". Cette initiative a été lancée par Cancer@work, un club d'entreprises créé en 2012 pour s'engager sur la thématique du cancer au travail. L'objectif ? Changer le regard sur cette maladie et démontrer qu'elle est une "expérience de vie méritant d'être affichée".
"Une source de fierté". "Secteur public", "gestion logistique", "photographie", marketing", "stylisme", "rédaction éditoriale"... sur Linkedin, à vous de cocher les compétences qui vous correspondent. "Fighting cancer" ("combattre le cancer en français) en est aussi une désormais. Selon Cancer@work, ne doit pas être un tabou pour une personne à la recherche d'un emploi. Bien au contraire, elle doit être source de fierté car elle symbolise "la rage de vaincre", "le positivisme", "la détermination", "la force intérieure" ou encore "la joie de vivre", selon un petit film qui circula maladie le depuis lundi sur les réseaux sociaux.
Aujourd'hui @canceratwork bouge les lignes et change le regard sur les malades avec #FightingCancer la première compétence #LinkedIn qui valorise les #competences acquises pendant la maladie Partagez! #liberonslaparole#Softskillshttps://t.co/M01b8tBlaG@Grey_Paris@ASTuszynskipic.twitter.com/1RHMvc4TPt
— Cancer@Work (@CanceratWork) 9 avril 2018
Quand l'après-cancer se conjugue avec chômage. Pour les victimes du cancer, la maladie se conjugue souvent avec chômage. "Une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans après un diagnostic", rappelle la Ligue contre le cancer sur son site. Pour ceux qui sont au chômage au moment où on leur diagnostique leur cancer, leurs chances de retravailler sont amoindries. Enfin, pour ceux qui réussissent à revenir dans leur entreprise, 23% estiment qu'ils n'y ont pas retrouvé leur place d'avant, selon le baromètre 2016 de Cancer@work. Et selon cette même enquête, pour 30% des actifs seulement, l’entreprise offre les mêmes possibilités de carrière aux salariés ayant eu un cancer qu’aux autres.
Peur ou méconnaissance de la maladie. Vaincre un cancer peut parfois être source de gêne pour une personne en quête d'un travail car le "trou" qui figure sur son CV, qui peut parfois être de plusieurs années, peut interroger les recruteurs. Du côté des entreprises, le cancer est parfois un sujet tabou, une source de préjugés ou de peur. "Pour l’entreprise, le cancer est synonyme de difficultés dans la maîtrise des risques, de crispation dans les relations, d’un coût aggravé de l’absentéisme", rappelle aussi Cancer@work, qui rapporte sur son site que cette maladie grave coûte chaque année 525 millions d'euros aux entreprises. En outre, les personnes ayant connu le cancer "sont souvent confrontées à l’angoisse de la reprise du travail, elles ont peur du regard de leurs collègues, doutent de leur capacité à retrouver leurs réflexes professionnels et ont parfois la sensation d’avoir échoué, d’avoir abandonné leur entreprise", selon Gérard Van den Bulcke, directeur de la Ligue contre le cancer pour les Alpes-Maritimes. Mais paradoxalement, ces anciens malades se sentent aussi "beaucoup plus performants" car ils ont "pris leur revanche sur la vie", avance aussi ce responsable.
Privilégier aussi les temps partiels. En lançant sa campagne "Fighting cancer", Cancer@work espère donc changer le regard sur les anciens malades du cancer et de transformer leur sois-disant faiblesse en force. Ce club d'entreprises engagées avance aussi d'autres propositions pour que les malades du cancer soit mieux intégrés dans la vie des entreprises, comme privilégier les temps partiels plutôt que les arrêts complet de travail pour les salariés en capacité de travailler.