Les démissions au plus haut, en 2022. Malgré une légère dégradation du contexte économique en fin d’année, plus de 470.000 employés en CDI ont pris le risque de quitter leur contrat de travail au quatrième trimestre, selon une étude du ministère du Travail. Au total, près de deux millions de salariés ont démissionné en 2022, le chiffre le plus élevé depuis 15 ans.
Huit salariés sur dix ont retrouvé un emploi dans les six mois après leur démission
En 2022, les entreprises ont recruté à tour de bras et les salariés en ont profité. À l’image de Marie, 28 ans, qui a quitté son CDI pour rejoindre un grand groupe immobilier. "J’ai postulé à deux offres et par chance j’ai été prise pour les deux postes. Dans mon précédent job j’avais mis quatre mois à trouver. C’était une période un peu plus difficile, il y avait moins d’offres d’emploi. Et là du coup, cette fois ça s’est fait en un mois un mois et demi, entretien compris. Le temps de rencontrer le manager et les RH", précise la jeune salariée.
Des Français comme Marie, il y en a énormément. Mais selon l’économiste Eric Heyer, la France n’est pas en proie à la grande démission, qui sévit aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie. "Dans ces pays-là, la grande démission signifie que les salariés ne reviennent pas, au moins temporairement, sur le marché du travail. En France, des salariés en place démissionnent pour retrouver un emploi avec des meilleures conditions de travail ou un salaire plus important", détaille l'économiste au micro d'Europe 1. La démarche n’a donc absolument rien à voir. La preuve, c’est qu’en France, huit salariés sur dix ont retrouvé un emploi dans les six mois après leur démission.