L'inflation a atteint 4% en octobre dernier, en baisse, mais à un niveau toujours élevé pour les Français. Alors, pour arrondir les fins de mois, pourquoi ne pas essayer la cooptation ? Le principe est simple : un salarié aide au recrutement dans son entreprise en proposant un candidat, et si celui-ci est embauché, il touche une prime. Pour faire cela, une plateforme existe (Basile), et en six mois, le nombre de salariés inscrits y a doublé.
De plus en plus d’entreprises s’y mettent pour lutter contre les difficultés de recrutement, et les salariés aussi y trouvent leur compte. Un mécanisme gagnant-gagnant, comme dans cette entreprise de télécoms où Europe 1 s'est rendue.
Une prime de 1.500 euros
"J’ai coopté Sara. J’ai toujours gardé un œil sur elle, on se donnait des nouvelles", explique Pierre, qui a été contacté il y a un an par une ancienne prestataire à la recherche d'un travail. Il sait que son entreprise manque de profils ingénieurs comme le sien, alors il soumet sa candidature qui est retenue par la suite.
Sara est embauchée et sa période d'essai est validée. Quant à Pierre, il va recevoir une prime de 1.500 euros. "La motivation, c’est surtout de récupérer un profil qui était très intéressant pour l’entreprise", affirme-t-il, ne boudant pas son plaisir sur cette prime : "Derrière, 1.500 euros, c’est une bonne surprise. J’ai des enfants qui font des études supérieures, donc en cette période, c’est quand même intéressant."
Une façon de faciliter les embauches
Avec des primes allant de 500 à 1.500 euros, la cooptation représente un coût pour l’employeur de Pierre, un opérateur de télécommunications. Mais c’est aussi une façon de faciliter les embauches, en particulier sur les profils les plus rares, explique Julie Gode, responsable des recrutements chez Bouygues Telecom. "Sur les métiers techniques, le canal cooptation représente à peu près 10% de nos recrutements", précise-t-elle au micro d'Europe 1.
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"Nos profils d’architectes SI (systèmes d'information, NDLR), de développeurs, d’ingénieurs cœur de réseau, vont être les métiers sur lesquels on va avoir la prime de cooptation la plus élevée", enchérit Julie Gode. Preuve que l'incitation financière fonctionne, quand l’entreprise double les primes pour booster les recrutements sur certains postes, les salariés envoient deux fois plus de propositions de cooptation.