Quelles sont les chances que le "flexfuel", ou bioéthanol, pénètre le marché européen et français ? Pour le savoir, Pierre de Vilno reçoit dans le podcast automobile “Tout roule” le directeur du groupe de distribution Saint-Christophe Lorraine, Daniel Ceravolo.
Est-ce que vous vendez beaucoup de flexfuel ? "Oui, les constructeurs ont bien compris que cette arme était redoutable pour ceux qui produisent ce type de carburation et en fait ils nous en mettent à disposition. C'est ce qu'on vend en priorité."
Quel est votre ratio entre diesel essence et flexfuel? "Ecoutez, c'est pas compliqué parce que du diesel, il n’y en a plus du tout chez Ford. Et concernant les essence et les flex fuel aujourd'hui, ça dépend de la catégorie des véhicules. Il y a certains véhicules sur lesquels on a cette carburation. Sur d'autres, il n’y en a pas. Mais on va dire que le plus gros du marché, c'est sur cette carburation. Il n'y a plus aucune crainte sur la fiabilité."
Est ce que le carburant est compatible avec le moteur ? "Il y a des voitures qui ont quand même bien roulé depuis leur mise à disposition. C'est tout l'avantage d'avoir trois carburation possible parce que vous pouvez mettre à la fois ce fameux bioéthanol, mais vous pouvez également mettre du sans plomb 95 et du sans plomb 98. Il n'y a pas de problème particulier sur ce type de motorisation."
Est ce qu'il y a de la pédagogie à apporter aux clients ? Est-ce qu’on présente d'ailleurs le flexfuel comme une alternative à l‘électrique ? "Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui, on prend le temps d'échanger avec nos clients parce qu'ils nous posent beaucoup de questions. Ce qu'il faut savoir également, c'est qu’aujourd'hui, ce type de carburation consomme aussi un petit peu plus qu'un sans plomb classique. Et puis on leur démontre, par des calculs très simples, que cette surconsommation, elle va être largement récupérée par le coût de ce carburant qui est beaucoup moins cher. Pour vous donner une proportion, on estime que pour 13.000 kilomètres, vous avez fait une économie d'à peu près 600 €. Donc plus on est un gros rouleur et plus on fait d'économies. C'est quand même des véhicules qui sont beaucoup plus propres, que ce soit au niveau du gaz à effet de serre (GES), ou des émissions de particules. Donc il y a pas mal d'avantages. Et au delà du fait que ce soit une production qui soit à 95 % fait au niveau national sur la France, ça reste quand même beaucoup plus naturel."
Lire aussi : Norme WLTP : comment sont calculées l’autonomie et l’empreinte carbone des véhicules électriques ?
C'est quoi les questions qu'on vous pose sur le bioéthanol ? "Est ce que c'est fiable ? La question, c'est souvent est ce qu'il y a suffisamment de stations aujourd'hui ? Quand on a sorti à l'époque la motorisation, c'était à peu près deux stations. Aujourd'hui, on parle de plus de 3200 stations, donc ça évolue énormément."
Est-ce qu’il y en a qui finalement partent plutôt sur du thermique que sur le bioéthanol ? "Très souvent, les gens viennent nous voir pour cette motorisation. C'est assez clair pour ceux qui ne connaissent pas quand on la présente, que ce qui peut évoluer, c'est la puissance. Parce que celui qui a envie de rouler avec un six cylindres, vous ne pouvez pas lui mettre une motorisation comme ça. Mais sinon, on n’a pas trop cette problématique."
Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?
>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Spotify , Apple Podcasts , Amazon Music , Deezer , YouTube ou encore Dailymotion .
>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1