Les Français ont de plus en plus de mal à payer leurs factures d'électricité. En 2021, le médiateur national de l’énergie a recensé 785.096 interventions des fournisseurs pour impayés de facture, en hausse de 17% par rapport à 2019. Damien fait partie de ceux qui n'arrivent plus à faire face à la flambée des prix de l'énergie. Quand il a quitté EDF pour un concurrent, il pensait bien faire des économies. Mais, sans tarifs réglementés, les prix ont très vite évolué et sa facture mensuelle d'électricité a quasiment triplé. Un échéancier est mis en place avec son fournisseur d'énergie, qui finit pourtant par lui réclamer le paiement intégral en une seule fois.
"On ne peut plus allumer le chauffage"
Résultat : pas de coupures, mais une baisse automatique de la puissance de son compteur. "Ils m'ont baissé le compteur au minimum du minimum. J'avais douze, ils me l'ont baissé à trois ou cinq", explique-t-il à Europe 1. "Le médiateur m'a dit qu'ils avaient le droit. On ne peut plus allumer le chauffage sinon la maison va disjoncter."
Garantir un accès minimal à l'électricité
Si les coupures pures et simples représentent encore un tiers des interventions, les baisses de ce type ont augmenté de 65% en deux ans. Un moindre mal selon Frédérique Feriaud, directrice générale du médiateur de l'énergie, qui souhaiterait la fin des coupures, même en dehors de la trêve hivernale. "Je plaide pour que soit instauré un dispositif d'accès minimal à l'électricité, qui puisse garantir à tous les foyers qui ont des difficultés financières d'avoir accès à une puissance restreinte pour subvenir à leurs besoins essentiels", défend-elle sur Europe 1.
Si les 5,8 millions de bénéficiaires du chèque énergie sont protégés des coupures, 25% des foyers français éprouvent des difficultés à payer leurs factures énergétiques.