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Aurélien Fleurot / Crédits photo : MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Zéro voiture thermique en 2035 ? Cet objectif de l'Union européenne pour atteindre la neutralité carbone est de plus en plus remis en question par les constructeurs automobiles. Le patron de Renault, Luca de Meo, doute du tout électrique en 2035 plaidant pour un report de quelques années.

C'est une petite musique qui commence à gagner en décibels dans l'industrie automobile : et si le tout électrique en 2035 en Europe avait du plomb dans l'aile ? Jusque-là, malgré les réticences affichées par certains constructeurs, toute l'industrie expliquait s'être tournée vers cet objectif. Mais après le patron de Stellantis, Carlos Tavarès, c'est celui de Renault, Luca de Meo, qui s'est exprimé sur un report souhaitable de plusieurs années. Le vent semble donc tourner et le moteur thermique, exclu à ce stade des ventes de voitures neuves en 2035, n'a pas dit son dernier mot. 

"On s'attend à ce que 2035 soit reporté"

La marche arrière n'est pas encore enclenchée mais de plus en plus d'arguments donnent à la clause de revoyure de 2026, un air de tournant décisif. D'autant plus que les premiers doutes apparaissent au grand jour chez les constructeurs allemands : Volkswagen repousse la construction d'une gigafactory de batteries, Mercedes explique finalement garder le thermique plus longtemps que prévu… Rien de surprenant, selon Bertrand Rakoto, en charge de l'automobile au cabinet Ducker Carlisle.

"Les signaux qui annonçaient ces difficultés sont de plus en plus importants et donc on s'attend à ce que 2035 soit reporté. Et puis, les constructeurs continuent à produire d'autres technologies", explique-t-il.

La voiture électrique, trop cher pour beaucoup de Français

À commencer par l'hybride puisque l'évolution du marché automobile est dictée par les clients, souvent échaudés par le prix du 100% l'électrique, note l'économiste Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem. "Si les bonus continuent de baisser, cela a aussi un impact sur les automobilistes parce que les voitures électriques coûtent très cher, beaucoup n'ont pas les moyens d'en acheter et on voit bien qu'aujourd'hui les automobilistes sont dans le brouillard", glisse-t-il.

Un brouillard qui pourrait s'épaissir pendant quelques années, le temps que les progrès technologiques des batteries soient réels pour faire baisser les prix et le temps de charge.