Un épargnant ayant placé son argent lors des 40 dernières années sur les actions françaises a réussi un meilleur investissement que sur l'immobilier ou le livret A, selon une étude publiée jeudi par l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (Ieif). Entre 1983 et 2023, l'argent placé sur les entreprises cotées en France a rapporté en moyenne 12,4% par an, en prenant en compte le réinvestissement des dividendes versés, selon l'étude annuelle de l'Ieif. Elle a pris comme référence l'indice CAC All Tradable, qui comprend, en 2024, 203 des plus grosses entreprises cotées en France, dont celles du CAC 40.
C'est le meilleur investissement devant l'investissement dans un logement à Paris (10,4% par an), d'autres placements immobiliers comme les SCPI (7,9%), l'assurance-vie (6,5%), les obligations de l'Etat français (4,1%) ou encore le livret A (3,5%). Les performances sont calculées hors frais de gestion, selon la méthodologie de l'étude.
"Une période de transition" depuis 2021-2022
Le contexte financier de ces 40 années "est marqué par un environnement de baisse de l'inflation" qui ont ramené les taux d'intérêt très bas et avec de la croissance économique, une période favorable aux actions, explique à l'AFP Stéphanie Galiègue, directrice générale déléguée chargée des études de l'Ieif. "Mais depuis 2021-2022, on est dans une période de transition" avec le retour de l'inflation à des niveaux plus importants", souligne-t-elle.
Le palmarès est différent en fonction de la période donnée : sur 30 ans, entre 1993 et 2023, le logement en France (9,3%) est plus rémunérateur que les actions (7,7%), ou le logement à Paris (7,4%). Mais les actions reprennent la suprématie sur 15 ans, entre 2008 et 2023 (9,9%) loin devant ces deux catégories (respectivement 5,2% et 5,1%).
Le secteur de la logistique tire son épingle du jeu
Sur les dernières années, les performances financières de l'immobilier ne cessent de ralentir jusqu'à être négatives sur cinq ans pour certaines catégories comme les foncières, symbole des difficultés de l'immobilier commercial. Le secteur de la logistique, qui a fortement bénéficié de la pandémie, tire son épingle du jeu en ayant un retour sur investissement de plus de 15% par an entre 2018 et 2023, selon l'étude.
"L'expression 'ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier' est souvent répétée mais la diversification est une réalité macroéconomique" nécessaire pour ses placements, souligne Stéphanie Galiègue.