"Nous avons passé 95% de niveau de finition." Alain Morvan se réjouit de l'avancée des travaux de la nouvelle centrale nucléaire EDF, dont il est le directeur. Dans les couloirs du bâtiment qui abrite le réacteur Flamanville-3, 3.000 salariés et prestataires s'affairent dans les effluves de peinture fraîche. Sous l'immense dôme de béton de 60 mètres de haut, l'heure est aux finitions. Le chantier est quasiment terminé, après quasiment 12 ans de retard et une facture quasiment multipliée par 4, de 3,5 à 12,7 milliards d'euros.
C'est la dernière ligne droite. À Flamanville, EDF affiche son ambition de démarrer l'EPR l'an prochain après d'innombrables retards et péripéties, mais le calendrier est tendu avec des problèmes techniques encore à régler sur le réacteur nucléaire de nouvelle génération. "Nous avons passé 95% de niveau de finition", confie à Europe 1 Alain Morvan, directeur du CNPE Flamanville. "Nous devons finir pour pouvoir démarrer le réacteur de Flamanville 3 au deuxième trimestre 2023."
Une mise en marche dans un an si tout se passe bien
Mais il reste encore deux défis de taille. D'abord, les soudures pointées du doigt par l'Autorité de sûreté nucléaire - 59% ont été réparées. L'objectif est de les terminer toutes d'ici à la fin de l'année. Frédéric est Roumain et fait partie de l'équipe des soudeurs qui guide les super robots qui font les réparations. "Nous sommes en train de souder l'extérieur des circuits de vapeur", confie-t-il. "On fait ça par ordinateur, essentiellement pour guider les robots."
Une fois les soudures réparées, il faudra décrocher le sésame : l'autorisation de charger le combustible, c'est-à-dire les pastilles d'uranium qu'on place dans le cœur du réacteur. Puis ce sera la mise en marche de la centrale dans un an, si tout va bien.