Le tourisme, qui a connu un plongeon historique en France depuis le début de l'année - après les attentats de novembre 2015 à Paris et de juillet 2016 à Nice et Saint-Etienne du Rouvray - est-il en train de se refaire une santé à l'occasion des fêtes de fin d'année ? C'est l'enquête du 8h. Et s’il est trop tôt pour avoir des chiffres définitifs, on déjà des indications assez fortes.
Du mieux, mais on ne s’emballe pas. Il y a un mot qui revient dans la bouche de tous les interlocuteurs que nous avons interrogés : "frémissement". C’est vrai à Paris, comme sur la côte d'Azur - qui sont les deux premières destinations touristiques françaises, en tous cas pour les clientèles étrangères. "Frémissement" par rapport à la même période de l'année dernière. Et c'est pour ça qu'il ne faut pas se réjouir trop vite : la fin 2015 avait vu le tourisme plonger après les actes terroristes du 13 novembre.
Le taux de remplissage des hôtels autour de 80%. A Paris, le taux de remplissage des hôtels tourne, depuis deux semaines, autour de 80% - une année normale, ce serait 100%. Mais, disent les professionnels, "ça va mieux". Et ce "mieux", d'où vient-il ? "Principalement des Européens", dit Florence Berthout, la vice-présidente du Comité régional du tourisme d'Ile de France : "les Européens reviennent, mais les Japonais ne sont pas revenus, les Chinois et les Russes non plus. En revanche, le tourisme du Proche et du Moyen-Orient se portent plutôt bien, il est même à la hausse. Les Américains sont en train, un peu, de revenir sur Paris".
Et il n’y a pas que les hôtels qui retrouvent une clientèle étrangère. Aux Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, les ventes progressent de 10% en cette fin d'année par rapport à 2015. Au Moulin Rouge, les réservations pour le réveillon de demain soir ont retrouvé le niveau de 2014, qui avait été une très bonne année. Le Lido, lui, affichera complet.
"Ce qu’il nous manque, ce sont les Américains et les Anglais". Destination, maintenant, la Côte d'Azur. Là aussi, "frémissement" : + 2,5%. Les Américains et les Anglais, pourtant, ne sont pas revenus, dit Alessandro Cresta, le directeur du Martinez à Cannes : "ce qu’il nous manque, ce sont les Américains et les Anglais. Avec le Brexit et leur monnaie qui a perdu 20%... Mais c’est compensé, en partie, par les Belges, les Suisses. Et puis pendant les Fêtes, il y a beaucoup d’Italiens à Cannes, comme chaque année."
Les professionnels retrouvent donc un peu le sourire. Et un indicateur leur donne de l'espoir : la hausse des réservations de vols à destination de la France, principalement de Paris, semble se maintenir au-delà du 1er janvier.