Dans la gestion délicate d'un budget grévé par l'inflation, les abonnements digitaux représentent parfois l'éléphant au milieu de la pièce. C'est en tout cas ce que révèle l'étude annuelle d'Intrum, leader européen du secteur du crédit management, consacrée aux dépenses des ménages français et européens et leur capacité à gérer leur budget.
Si dans l'Hexagone, les Français s'attellent à prioriser leurs dépenses, afin notamment de conserver leur pouvoir d'épargner, ils sont parfois pris au piège par l'accumulation d'abonnements souscrits. 52% des consommateurs assurent ainsi n'avoir aucune visibilité sur ces prélèvements mensuels. Ils sont également 46% à avouer leur surprise devant l'addition de ces dépenses dont certains ne prennent même plus conscience.
Les paiements fractionnés ou différés
Dans le détail, les paiements fractionnés ou différés, les fameuses options "buy now, pay later" (acheter maintenant, payez plus tard) constituent une part importante de ces dépenses "cachées" mais bel et bien visibles à la fin du mois sur le relevé de compte. "Cela concerne, entre autres, le monde des télécoms avec tout ce qui est achat de mobile avec règlement sur 12 ou 24 mois", illustre Thomas Duvacher, Directeur Général France chez Intrum. À cela s'ajoutent les plateformes de streaming, récemment pointées du doigt en raison de la hausse de leurs tarifs.
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20% des sondés disent d'ailleurs éprouver des difficultés à suivre leurs achats au cours d'un mois ordinaire. Les jeunes consommateurs apparaissent en première ligne, notamment la génération Z (population née après 1995) au sein de laquelle 64% des 18-21 ans interrogés avouent se retrouver pris au piège par ce type de services.
Manque d'éducation sur la question budgétaire
"Cela peut paraître surprenant dans la mesure où l'on aurait pu imaginer que ceux, qui auraient été davantage en difficulté, seraient les boomers qui auraient moins d'aisance à comprendre qu'à la souscription d'un abonnement ou à l'achat d'un bien, il y a une partie de financement cachée. Mais en même temps, la jeune génération surconsomme ce type de services et s'en trouve, par définition, plus endettée", analyse Thomas Duvacher qui soulève également le manque d'éducation d'une partie de la génération Z "sur la question budgétaire".