Quelles sont les solutions pour compenser la hausse du prix de l'énergie ? Emmanuel Macron réunit un Conseil de défense consacré à la crise énergétique vendredi à l’Élysée. L'occasion d'aborder plusieurs scénarios mais l'heure n'est pas à la prise de décision, a précisé son entourage. La France, comme d’autres pays de l’Union européenne, souhaite s’affranchir de la règle qui fixe le prix de l'électricité. Car les conséquences sont déjà très concrètes pour une partie de l'industrie française. Exemple aux fonderies Dechaumont en Haute-Garonne.
"Qui va en pâtir ? C'est nous"
1860-2022, 260 ans d'existence pour les fonderies Dechaumont en Haute-Garonne. Mais le prix l'électricité pourrait bien signifier la fin de l'histoire. Car pour produire du mobilier urbain, et notamment des plaques d'égout, les fonderies utilisent des fours électriques et la facture s'est envolée.
En 2019, elle était de 750.000 euros. L'année dernière, elle avait doublé pour atteindre 1,5 million d'euros. Et l'année prochaine, elle pourrait être de 10 millions d'euros. Le directeur Jean-Baptiste Dechaumont dénonce la volatilité du prix de l'électricité. "En 2016, j'avais acheté le mégawattheure à 37 euros. En 2021, je l'ai acheté 70 euros. Ce matin, on me l'a proposé à 599 euros. Le prix de production de l'électricité n'a pas fait x8 en un an ? Ce n'est pas possible. Qui va en pâtir ? C'est nous", déplore-t-il.
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En cause, la règle qui fixe le prix de l'électricité en Europe. Elle prend en compte le coût du dernier moyen de production sollicité. En période de tension, comme en ce moment, ce sont les centrales à gaz qui tournent. Le prix de l'électricité est donc calculé à partir de celui du gaz qui a explosé ces derniers mois. Les fonderies Dechaumont espèrent voir vite disparaître cette règle. Elles doivent signer leur nouveau contrat électrique dans les prochaines semaines.