"Est-ce que vous voulez votre ticket de caisse ?" Voilà la question que les associations de consommateurs voudraient continuer à entendre dans quelques mois. Selon elles, ces tickets restent une indispensable preuve d'achat, notamment quand vous demandez le remboursement ou l'échange d'un produit ou encore comme c'est le cas de Fatima, quand vous vous en servez pour faire vos comptes. "Je les prends parce que j’ai besoin de savoir ce que j’ai dépensé, pour savoir mes dépenses de la semaine", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
Un geste pour l'environnement
Daphnée, 19 ans, comprend bien l'idée du geste pour l'environnement sans être totalement convaincue. "Si c’est pour la planète, je dirais que je suis pour. Surtout que moi, je ne les prends pas. Après peut-être que quand je serai plus grande, j’en aurai plus besoin. Mais c’est vrai que je trouve ça bizarre qu'ils les suppriment parce que c'est quand même utile si jamais il y a une erreur", confie-t-elle.
Des exceptions prévues
En revanche, pour Julien, pas de ticket, pas de problème : "Je suis contre les tickets de caisse parce que c’est vrai que ça fait du papier. Pour ma part, je ne les regarde pas et puis maintenant tout passe par Internet et sur nos téléphones." Pour les associations de consommateurs comme l'UFC Que Choisir, le ticket de caisse permet de s'assurer que le montant exact a bien été facturé ou d'éviter les fraudes, notamment avec le paiement sans contact.
Un décret d'application prévoit "l'interdiction de l'impression automatique des tickets en magasin à compter du 1er janvier 2023", avec comme objectif de réduire la production de déchets. Des exceptions à cette interdiction sont d'ores et déjà prévues, notamment pour l'achat de certains biens dits "durables" et les opérations de cartes bancaires annulées ou faisant l'objet d'un crédit.
"Les consommateurs seraient uniquement informés, par voie d'affichage en caisse, que s'ils souhaitent obtenir un ticket, ils devront en faire expressément la demande", s'inquiètent notamment l'UFC-Que Choisir et Familles Rurales. Douze associations, sur les 15 que compte le Conseil national de la consommation, estiment que supprimer "par défaut" le ticket de caisse "aboutit à priver les consommateurs d'un véritable choix, et par voie de conséquence de leurs droits".