Le gouvernement envisage des non-remplacements de fonctionnaires partant à la retraite afin de contenir la masse salariale publique, mais ne se fixe pas de ratio préétabli, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner en rendant compte du Conseil des ministres.
"Une réorganisation en profondeur". "Il y aura 570.000 départs à la retraite (dans la fonction publique) pendant le quinquennat. Il y a peut-être des possibilités de trouver des endroits où la modernisation de notre économie (...), des investissements massifs dans la numérisation, peuvent permettre d'économiser, entre guillemets, des remplacements", a-t-il détaillé. "Donc il y a des pistes d'économies sur ces sujets-là, mais je ne dis pas un retrait du service public."
"Il ne s'agit pas de faire des ratios, un pour deux, un pour trois, un pour quatre ou un pour un, comme j'ai souvenir que proposait un candidat, qui parlait de 500.000 départs, là on était sur un ratio de un pour un. Mais on est dans une réorganisation en profondeur de notre administration dans ses objectifs et sa façon de travailler", a-t-il expliqué. Il a cité l'exemple de La Poste qui, face à une diminution massive du courrier, a dû diversifier ses activités.
"Pas de dogme" quant à un transfert de certains services vers le privé. Interrogé par ailleurs sur les propos d'Édouard Philippe mardi sur un possible transfert d'activités publiques vers le privé, il a déclaré : "nous n'en sommes pas là. Ce n'est pas d'actualité. Mais il n'y a aucun dogme". "Si on a des solutions plus rapides, plus fiables, moins chères pour les contribuables, qui relèvent du privé, n'ayons pas de dogme", a-t-il lancé, et ce, "partout où le privé peut avoir sa place et fait le même service, dans les mêmes conditions que le (service) public".
Les grandes dépenses ne sont pas l'apanage de l'action publique. Il a aussi expliqué que lors du Conseil des ministres de mercredi, le président de la République avait demandé de "réfléchir à réinventer la gestion de la dépense publique et la façon dont on procède pour réduire la dépense dans la durée", "tout l'inverse d'un coup de rabot brutal".
Emmanuel Macron a aussi appelé à "changer le regard des Français sur cette idée que les grandes dépenses sont l'apanage de l'action publique", et regretté que le système français, "très centralisé, aime les grands investissements clinquants", selon Christophe Castaner. Il faut "un contrat de l'action publique" dans chaque ministère et chaque collectivité, a conclu Christophe Castaner, en rappelant que des arbitrages budgétaires seraient rendus "dans les jours qui viennent".