Les femmes occupent 80% des emplois cadres dans les Ressources humaines (RH), mais elles sont nettement moins rémunérées que leurs homologues masculins. L'écart peut atteindre 20% aux postes de direction, d'après une enquête publiée mercredi.
Des écarts importants. "Il n'y a pas de corrélation entre le taux de féminisation des fonctions et les écarts de salaires entre hommes et femmes cadres", souligne un baromètre semestriel de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) et de l'association ANDRH (Association nationale des DRH). Dans le secteur des RH, féminisé à 80% (contre 37% pour l'ensemble des fonctions cadres), les écarts de salaires "sont même plus élevés que dans de nombreuses fonctions où les femmes sont peu représentées", selon l'étude.
L'écart entre le salaire médian (la moitié gagne plus, l'autre moins) des hommes et des femmes dans les RH est de 12% dans les fonctions de développement et de 15% dans les fonctions d'administration. Il atteint 20% aux postes de direction, où les postes sont tenus à 60% par des femmes. Par comparaison, dans la production industrielle, qui ne compte que 15% de femmes cadres, l'écart est de 9% en faveur des hommes.
Une interruption plus fréquente et moins de postes à responsabilités. Deux facteurs ont "une influence négative sur la rémunération" : le fait que les femmes interrompent davantage leur carrière et/ou travaillent à temps partiel, expliquent les auteurs de l'étude. Les femmes cadres RH occupent aussi moins fréquemment des postes à responsabilité (hiérarchique ou de budget) que les hommes et "ces différences augmentent avec l'âge".
En moyenne, le salaire médian d'un cadre RH (hors fonction de direction) dans le privé avoisine 45.000 euros bruts, selon les données recueillies par l'Apec. Il augmente avec l'âge et l'expérience et plus l'entreprise est importante, plus le salaire est élevé. Les postes de cadres RH représentaient 16% des intentions de recrutement de cadres en 2017.