Fournitures scolaires : faut-il déjà se ruer dans les magasins ?

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CONSO - Certains commerces proposent déjà des promotions sur les lots de cahiers, stylos et autres intercalaires.
INTERVIEW

Les soldes d’été ne sont toujours pas terminés, les grandes vacances commencent à peine et, pourtant, les commerçants pensent déjà à la rentrée scolaire. La grande distribution a lancé cette semaine ses premières campagnes publicitaires afin d’inciter les parents à acheter dès maintenant les fournitures scolaires de leurs enfants. Faut-il déjà se ruer dans les rayons avant même d’être parti en vacances ? Quel est le budget moyen de ces fournitures scolaires ? Europe 1 a posé ces questions à Patrick Chrétien, président de Familles de France, association qui réalise chaque année une étude sur le budget de la rentrée scolaire.

Y a-t-il un intérêt à faire les courses de rentrée dès maintenant ?
Nous sommes assez surpris de voir déjà les premiers éléments mis en place cette année (cf visuels ci-dessous), alors que l’année dernière nous avions vu les rayons se remplir la dernière semaine de juillet. Il y a presque un mois de décalage. Pour le consommateur, cela ne change pas grand-chose : économiquement, les prix ne varient pas entre la mise en place dans les rayons et les derniers jours avant la rentrée. Sur un plan pratique, il est plus sympathique de faire ses courses au mois de juillet que deux jours avant la rentrée car il y a beaucoup moins de monde et plus de choix. Après, mentalement, faire ses courses de rentrée scolaire quand on vient de quitter la classe, on a plutôt envie d’oublier tout cela. Au final, le milieu du mois d’août est la période où il n’y a pas trop de monde et où on peut bénéficier d’un certain nombre de promotions.

Prospectus commerciaux distribués dès le début du mois de juillet : 

06.07.Montage promo fournitures scolaires.DR.1001.640

Combien coûte une rentrée scolaire ?
C’est très variable en fonction de la classe dans laquelle l’enfant va rentrer. Sans prendre en compte les livres, le budget tourne autour de 250 à 300 euros. Dans les classes primaires, le coût des fournitures est relativement faible, d’autant plus qu’un certain nombre de communes participent à la fourniture de ce matériel. Quand on monte dans la classe, tout cela coûte beaucoup plus cher, en particulier lorsqu’on arrive dans des classes avec une notion de professionnalisme. Je pense par exemple aux jeunes gens qui vont aller dans des écoles qui préparent à l’apprentissage de la cuisine : il va falloir acheter des tenues, des couteaux pour pouvoir réaliser les opérations de cuisine. Vous avez du matériel spécifique qui va se rajouter au matériel classique et cela peut être très onéreux.

Les fournitures scolaires sont-elles de plus en plus chères ?
On est toujours sur une petite tendance haussière mais je reconnais que la hausse est relativement modeste ces dernières années. Les différents circuits de distribution ont fait des efforts, qu’il s’agisse des hypermarchés, des supermarchés ou des libraires.

Y a-t-il des nouveautés dans les produits proposés ? 
Sur le matériel, il n’y a pas d’évolution majeure. On observe en revanche des efforts faits sur les matières utilisés et leur origine : des magasins essaient de mettre dans leurs rayons une proportion d’articles fabriqués en Europe plus grande que dans le passé, alors que la plupart des articles sont plutôt fabriqués en Asie. Mais l’élément qui nous semble le plus important et qui correspond à une évolution pour le futur, c’est l’utilisation du Net. Beaucoup de distributeurs rendent disponible quasiment tout leur matériel pédagogique sur Internet, par le biais d’achats numériques. C’est une tendance qu’on voit se développer assez fortement, y compris dans les circuits de distribution assez classiques, tels que les hypermarchés.

Faut-il se méfier d’abus, voire d’arnaques ? 
Il n’y a pas d’arnaque particulière, on est sur des produits très simples et tous les circuits de distribution que nous observons sont corrects. La seule chose à laquelle il faut faire attention est l’incitation à acheter des lots de cahiers, de bâtons de colle, de crayons, etc. : en fonction des articles et de l’âge des enfants, vous savez qu’il ne consommera pas obligatoirement tout ce qu’il y a dans le lot en une année. C’est bien sûr un peu moins cher mais les produits ne seront pas entièrement consommés donc au final il n’est pas sûr que ce soit une affaire.