Le projet de fusion entre Renault et l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA) "est une réelle opportunité pour Renault et pour l'industrie automobile française", a déclaré vendredi à l'AFP le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, alors qu'un conseil d'administration du constructeur au losange est prévu mardi, pour répondre à la proposition de fusion formulée par le groupe italo-américain Fiat Chrysler.
Cependant, l'Etat français, premier actionnaire de Renault, "veillera au strict respect des quatre conditions" qu'il a posées pour ce projet, a précisé le ministre, énumérant lesdites conditions : "le respect de l'alliance Renault Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels, une gouvernance équilibrée et la participation du futur groupe au projet européen de batterie électrique." "Ce projet permet notamment de faire face à des défis technologiques considérables auxquels est confrontée l'industrie automobile : le véhicule électrique, le véhicule autonome, le véhicule connecté et il permet de dégager des synergies nécessaires pour investir dans ces technologies", a estimé Bruno Le Maire.
Une "fusion entre égaux" qui suscite des critiques
Fiat Chrysler a proposé lundi dernier au constructeur français Renault une "fusion entre égaux" pour former le numéro trois mondial de l'industrie automobile. La proposition a été saluée par les marchés et l'Etat français, mais des points sensibles restent à régler. Le projet de fusion créerait un nouveau géant, fort d'une production annuelle de 8,7 millions de véhicules et pesant plus de 30 milliards d'euros en bourse. La nouvelle entité serait détenue à 50% par les actionnaires du constructeur italo-américain et à 50% par ceux de Renault et serait cotée à Paris, New York et Milan.
L'actuel président de FCA, John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, l'emblématique patron de Fiat, décédé en 2003, serait pressenti pour devenir président de la nouvelle entité, tandis que Jean-Dominique Senard, actuel président de Renault, en deviendrait le président exécutif. FCA a assuré que la fusion ne se traduirait par aucune fermeture de sites de production, tout en évoquant des synergies annuelles supérieures à 5 milliards d'euros. Depuis lundi, des voix se sont élevées pour mettre en doute la réalité de ces synergies ou critiquer un rapprochement qui ne valoriserait pas suffisamment le groupe Renault ou ferait peser des menaces sur l'emploi.