"La principale menace" pesant sur l'économie mondiale "provient des tensions commerciales persistantes", a déclaré dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), en référence à la guerre commerciale sino-américaine.
"Nous nous sommes rencontrés à un moment où l'économie mondiale montre des signes timides de stabilisation", a souligné Christine Lagarde dans un communiqué publié à l'issue du G20 Finances au Japon. Mais "la route devant nous demeure précaire", a-t-elle insisté. Selon les estimations du FMI, les tarifs punitifs imposés par Washington et Pékin, y compris ceux en vigueur depuis l'année dernière, pourraient réduire le PIB mondial de 0,5% en 2020. Avant la rencontre du G20, Christine Lagarde avait fait de ce dossier "la priorité absolue", exhortant les pays membres à maintenir une politique monétaire accommodante pour soutenir l'activité.
Des menaces de sanctions si Donald Trump et Xi Jinping ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente
"La croissance mondiale semble se stabiliser (...) mais elle reste faible et les risques d'une détérioration demeurent. Surtout, les tensions commerciales et géopolitiques se sont intensifiées", soulignent les ministres des Finances et banquiers centraux du G20, réunis ce week-end au Japon, dans ce texte consulté par l'AFP avant sa publication officielle. La voix dissonante est venue des semeurs de trouble, ceux qui ont bouleversé l'ordre multilatéral : les Etats-Unis.
"Oui il y a un ralentissement en Europe, en Chine et ailleurs. Mais je ne pense en aucun cas que le ralentissement observé dans plusieurs régions du monde soit la conséquence des tensions commerciales", avait lancé samedi devant la presse le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Il avait par ailleurs réitéré la menace d'infliger à la Chine des droits de douane supplémentaires, si le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ne parvenaient pas à trouver un terrain d'entente lors du G20 prévu fin juin à Osaka. Autour de la table, ses partenaires ont tenu un discours alarmiste. "De nombreux pays ont exprimé leurs inquiétudes quant aux très importants risques que posent une escalade de la guerre commerciale pour la croissance mondiale", avait ainsi commenté un haut responsable japonais à l'issue des premières sessions de travail.