L’Élysée veut faire un geste pour les jeunes. Mais alors qu'Emmanuel Macron doit prochainement annoncer une "garantie jeunes universelle" - qui prévoit 500 euros par mois en échange d’un accompagnement obligatoire vers l’emploi pour les moins de 25 ans -, le dispositif tourne déjà au casse-tête pour les missions locales et suscite quelques inquiétudes, notamment au ministère de l’Économie.
"Dilution de l'encadrement des jeunes"
C'est bien la généralisation du dispositif qui crée des sueurs froides à Bercy. L'objectif de la mesure est de toucher quelque 700.000 à un million de bénéficiaires. Une note du ministère de l’Économie parle d’une dépense de 2,4 milliards d’euros par an, sans compter les coûts d’accompagnement. Une dépense massive, mais aussi des questions sur les effectifs nécessaires.
En effet, un ministre à Bercy pense que les missions locales n’auront jamais les salariés suffisants pour accompagner autant de monde. "On risque une dilution de l’encadrement des jeunes", dit-il Europe 1. "Il faudra en urgence former des formateurs."
Pourtant, pas de quoi impressionner les autres membres du gouvernement. Selon nos informations, la montée en puissance du dispositif "Garantie Jeunes" est en cours. Dans les missions locales, 2.000 conseillers seront recrutés - un tiers le sont déjà. Pôle Emploi va aussi embaucher 650 conseillers en plus pour accompagner les jeunes. Cette montée en puissance est actuellement pilotée par Jean-Benoit Dujol, un énarque nommé récemment chef de projet dans ce dossier.
Le coup de pression de Bercy pourrait-il fragiliser le projet porté par Elisabeth Borne ? A priori non, car tous les ministres interrogés par Europe 1, qu’ils soient pour ou contre ce dispositif, s’accordent sur un point : c’est Emmanuel Macron qui tranchera, et le signal politique qu’il recherche avec cette garantie jeunes universelle dépasse largement le coût de cette mesure.