La ministre de l'Énergie et de l'Environnement Ségolène Royal a affirmé mardi vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors qu'EDF et Engie ont prévu d'importer du gaz américain, dont une partie sera issue des gisements de schiste.
EDF et Engie "devront s'orienter vers d'autres marchés". "Je vais examiner juridiquement la façon dont nous pouvons interdire l'importation de gaz de schiste et, en tout état de cause, ces entreprises (EDF et Engie, ndlr) devront s'orienter vers d'autres marchés pour n'importer que des gaz d'origine conventionnelle", a déclaré la ministre lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale.
EDF, dont l'Etat détient près de 85% du capital, et Engie (ex-GDF Suez), dont l'Etat est aussi actionnaire à hauteur d'environ 33%, ont signé, ces dernières années, des accords commerciaux pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. EDF avait signé un accord avec une filiale de l'américain Chenière en 2014 pour la fourniture de 770.000 tonnes de GNL par an, pendant au moins 20 ans. A la signature du contrat, les premières livraisons avaient été prévues pour 2019. De son côté, Engie avait signé en octobre 2015 un contrat également avec Chenière pour la fourniture d'un maximum de 12 cargaisons de GNL par an, à partir de 2018.
"40% de gaz d'origine gaz de schiste" dans ces contrats. "Il y a, c'est vrai, dans ces contrats que j'ai regardé de près (...) 40% de gaz d'origine gaz de schiste", a indiqué Ségolène Royal. "Puisque la France interdit la fracturation hydraulique pour des raisons de protection de l'environnement, j'ai interrogé ces deux entreprises sur les raisons pour lesquelles elles n'avaient pas été vigilantes", lors de la passation de ces contrats, a ajouté la ministre. Avec le boom des gaz de schiste, les Etats-Unis se sont lancés dans une stratégie d'exportation, notamment. Les premières cargaisons de GNL sont déjà parties vers l'Amérique du sud et l'Europe.